LLe stade Jean-Dauger allait-il faire complet pour le déplacement à Bayonne du derby landais entre l’US Dax et le Stade Montois ce samedi ? C’était la question que tout le monde se posait lorsque cette opération a été annoncée par le club dacquois en septembre.
Force est de constater que le pari du président Benjamin Gufflet a été plutôt réussi, même si autour de l’emblématique stade de Bayonne, l’ambiance particulière qui règne lors d’un derby s’est moins fait sentir qu’à l’habitude. .
“Gros détritus”
Et comme sur le terrain (40-11), les Dacquois ont remporté le combat en tribunes. Si quelques touches de jaune et de noir ont parsemé les baies Jean-Dauger, notamment en tribune nord, les Dacquois ont occupé la majorité des 12 240 places vendues (sur 13 500).
Cette faible présence montoise dans les tribunes n’était pas vraiment une surprise. Comme l’ont annoncé les deux groupes de supporters de la préfecture, peu d’entre eux ont fait le trajet d’une heure jusqu’à Bayonne. « C’est une grosse erreur de ne pas faire le derby dans les Landes ! s’insurge Bernard, du Kop du maillot, dont seuls 25 des 220 membres se sont rendus au stade. Je suis venu soutenir mon équipe mais je ne comprends pas ce choix. »
Côté Dacquois, une fois la pilule avalée – parfois avec difficulté – les supporters ont joué le jeu. Même s’ils étaient peu nombreux à être présents dans les rues de Bayonne à l’heure du déjeuner, ils sont arrivés par centaines à proximité du stade à 13 heures et demie du coup d’envoi, certains grâce aux douze bus affrétés par la ville thermale pour l’occasion. (quatre par le club, le reste par des restaurateurs et cafétés).
“Nous sommes chez nous”
« Je suis un peu mitigé (sur le déménagement à Bayonne, NDLR) mais je pense que l’ambiance va être sympa », commence Bastien, arrivant dans le bus du bar Le Crunch. Je n’ai pas souvent l’occasion d’aller les voir, c’était donc une belle opportunité. » Avec une cinquantaine de ses amis déguisés en Romains, après avoir effectué leur avant-match à Dax, ils ont déclenché quelques fumigènes et ont fait entendre leur voix avant de pénétrer dans l’enceinte. « Nous sommes là pour mettre l’ambiance et donner de la force aux joueurs. On est tous attachés à notre derby à la maison, mais ça va être une belle fête ! », ont-ils promis.
Forts de la prestation de leurs joueurs sur le terrain, ils ont su en profiter et taquiner gentiment les Montois, avec “On est chez nous, on est chez soi !” » ou « Oh mon Dieu, oh mon Dieu, que s’est-il passé ? Nous les avons dérangés ! » Avec une météo idéale pour un match de rugby, la fête a été globalement un succès.
« Nous avons seulement demandé à être à Maurice-Boyau, mais si nous pouvons les battre ici, cela nous suffira ! », disait un fidèle dacquois avant la rencontre. Au moment de reprendre (rapidement) la route ou de reprendre le bus en direction de Dax pour fêter la troisième victoire consécutive des rouges et blancs dans le derby landais (40-11), leur bonheur ne faisait définitivement aucun doute.
Quelques personnalités présentes
Opposé à cette délocalisation, le maire de Dax Julien Dubois a fait le déplacement au Pays basque, tout comme son homologue montois Charles Dayot. Tous deux portaient une écharpe aux couleurs de leur club respectif. On a également pu voir quelques joueurs de Top 14, dispensés de matches ce week-end, comme l’ouvreur de Bayonne Joris Segonds, le talonneur toulousain (Landais) Guillaume Cramont, ainsi que les anciens entraîneurs montois Julien Tastet et Rémi Talès.
Des enfants heureux
Les enfants de l’école de rugby du Grand Dax-Narrosse ont vécu un moment inoubliable ce samedi à Bayonne. Comme face à Nice, ces derniers ont été choisis pour être les ramasseurs de balle de ce derby landais. Ils ont également dressé une haie d’honneur pour les joueurs à leur entrée sur le terrain.
Mais surtout, ils ont pu jouer un petit match de « démonstration » à la mi-temps devant des spectateurs qui n’avaient pas profité de l’intermède pour aller se rafraîchir. “C’est une belle opportunité pour eux”, ont déclaré leurs éducateurs Cédric et Thomas, avant d’entrer dans le stade. Ça va être génial de vivre un moment comme celui-ci et de jouer devant autant de monde ! »