des installateurs de fibre optique devant les tribunaux pour travail dissimulé, aide à l’entrée et emploi d’étrangers illégaux

des installateurs de fibre optique devant les tribunaux pour travail dissimulé, aide à l’entrée et emploi d’étrangers illégaux
des installateurs de fibre optique devant les tribunaux pour travail dissimulé, aide à l’entrée et emploi d’étrangers illégaux

Quatre hommes de nationalité tunisienne, la quarantaine, unis par des liens familiaux, frères, beaux-frères ou conjoints, ont comparu ce jeudi 13 juin 2024 devant le tribunal correctionnel de Quimper (Finistère) pour travail dissimulé, aide à l’entrée et à l’embauche de personnes en situation irrégulière. Leur point commun : ils sont tous salariés ou dirigeants d’entreprises de sous-traitance d’installations de fibre optique dans le Finistère, embauchés par de grands clients. Une femme, absente de l’audience et épouse d’un des hommes présents, était également poursuivie pour les mêmes faits.

C’est une enquête incidente qui a permis de mettre en lumière cette affaire et de lancer la machine Urssaf. Celui-ci contrôlait d’abord une première entreprise, celle du dirigeant absent. Et de constater qu’entre le 24 mars 2020 et le 3 avril 2023, l’entreprise a embauché des dizaines de personnes, essentiellement des ressortissants étrangers, dont la plupart n’avaient pas de titre de séjour. Une main d’œuvre que les prévenus faisaient venir de leur pays d’origine et qu’ils logeaient dans des gîtes du Finistère. D’autres travailleurs avaient été embauchés avec des déclarations d’emploi préalables très tardives.

4 millions d’euros de chiffre d’affaires, 100 000 euros de masse salariale

Ces « salariés » étrangers étaient ensuite envoyés sur le terrain pour réaliser des installations de fibre optique très rentables pour les dirigeants. Les travailleurs, quant à eux, recevaient bien moins que le salaire minimum. Une situation comptable que n’a pas manqué de souligner le président du tribunal : « Sur la période de prévention, nous avons des revenus d’environ 4 millions d’euros pour une masse salariale de 100 000 euros, soit un ratio inférieur à 4 %. C’est impossible. C’est une concurrence déloyale par défaut ! »

Par ailleurs, d’importantes sommes d’argent étaient régulièrement transférées sur les comptes de particuliers basés en Tunisie ou en Turquie. Au total, cela représente environ 1 112 000 euros, sans vraiment le justifier.

Mais le mari de la gérante a réponse à tout : « J’utilisais les chantiers pour acheter du matériel moins cher. J’ai rencontré des gens dans les cafés et je les ai payés. Tout était dans la comptabilité. » Malheureusement, ladite compatibilité aurait été volée par le comptable. Pour le président du tribunal, l’explication ne tient pas la route : « C’est vraiment un mauvais timing. Quel intérêt avait-elle à tout voler ? En plus, elle a dû louer une camionnette pour tout transporter », a-t-il plaisanté.

Concernant les nombreux transferts d’argent effectués mensuellement, principalement en Tunisie et pour un montant total de 500 000 euros, le même prévenu soutient qu’ils correspondent à la rémunération des centres d’appels téléphoniques. Une réponse qui a provoqué la colère du président du tribunal : « Non, non ! Vous avez vidé les comptes de l’entreprise pour approvisionner d’autres comptes en Tunisie ! »

17 000 euros « pour l’achat de matériel »

Un transfert injustifié de 17 000 euros a été particulièrement pointé du doigt par le président : « Si cela correspond à une journée de travail, vous payez bien vos salariés », a-t-il ironisé. Réponse du prévenu : « Mais non. Ce n’est pas un joueur de football. Cela devait aussi être pour l’achat de matériel. » Une explication qui ne convainc plus le président : « Bien sûr. C’est comme si vous disiez que Mbappé achète lui-même ses ballons pour les matches. »

Selon ce qui ressort de l’enquête, de nombreux transferts auraient été effectués des comptes d’entreprise vers des comptes personnels, tandis qu’une sorte de cagnotte commune de contrats pris et d’employés embauchés « au noir » aurait été mise en place. lieu. Des sommes d’argent étaient alors transférées entre les prévenus, en fonction des contrats obtenus.

Sur les quatre prévenus présents, un seul, âgé de 45 ans, a été pointé du doigt par le procureur dans son réquisitoire. Il n’a en effet commis que quelques délits, et est poursuivi pour aide au travail et séjour irrégulier. Dans le cas de ce dirigeant, le procureur a requis l’exclusion de son entreprise des marchés publics, une amende de 50 000 euros et la confiscation des saisies et des comptes bancaires.

Pour chacun des trois autres, qu’elle a qualifié de « bande organisée », elle a requis 18 mois de prison avec sursis de trois ans, l’exclusion des marchés publics, ainsi qu’une interdiction de gérer et de se trouver sur le territoire national pendant 5 ans. Dans la conclusion de son réquisitoire, elle ne laisse aucun doute : « Ils ont contribué à l’esclavage moderne. »

Le jugement a été réservé jusqu’au 3 septembre 2024.

 
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