Le capitaine des Bleus Antoine Dupont est revenu, au micro de TF1, sur ses sentiments après le match difficile remporté contre la Nouvelle-Zélande (30-29). Le demi de mêlée
Quel sentiment vous procure une victoire comme celle-ci, arrachée dans les derniers instants ?
Gagner contre une grande équipe comme celle-ci nous donne toujours confiance pour la suite de notre parcours, de notre aventure et de notre nouveau cycle. Surtout avec la série de victoires qu’ils ont remportées : gagner en Angleterre et en Irlande n’est pas neutre. C’est une grande victoire aujourd’hui.
Qu’est-ce qui vous a permis de rester dans votre match, malgré l’énorme pression de la Nouvelle-Zélande ?
Je pense que c’est l’expérience commune que nous avons créée au cours de toutes ces années. Cela nous sert dans des moments comme celui-ci, même si nous nous sentons maltraités. Nous avons eu du mal à remporter les collisions en début de match et à conserver le ballon. Malgré cela, nous n’avons pas paniqué car tous les jeunes et ceux qui ont eu leur première sélection ont suivi cette dynamique. Nous ne les avons pas sentis paniquer.
Avez-vous souffert physiquement ?
Il y a eu beaucoup de combats. En termes de possession, les statistiques doivent être assez maigres. J’avais beaucoup de pression sur les rucks donc j’avais du mal à mettre le tempo que je voulais. Il a fallu que je trouve d’autres clés, d’autres façons de performer pour aider l’équipe. Nous avons eu beaucoup de travail à faire en défense, sur la couverture des coups de pied. Ça fait du bien de jouer un match de haut niveau comme celui-là.
Comment avez-vous vécu ces dernières minutes ?
Il n’y a rien de plus exaltant que de vivre ces dernières minutes, où l’on sait que le gars d’à côté ne va pas abandonner. Vous repoussez vos limites pour ne pas lâcher l’équipe et remporter la victoire. Nous avons montré cet état d’esprit à plusieurs reprises ces dernières années. […] Un scénario comme celui-ci procure beaucoup de joie. Nous avons tenu notre ligne, nous avons bien défendu et nous sentions que nous pouvions compter les uns sur les autres. C’est une sensation très exaltante. C’était très bruyant au coup de sifflet final.
Comment jugez-vous votre association avec Thomas Ramos, à la charnière ?
Avec Thomas, on a beaucoup d’automatismes, c’est un poste qu’il connaît avec Toulouse. Quand on a une pression aussi forte, pour une charnière, ce n’est pas évident. Les gros ont fait le boulot dans le secteur défensif mais je crois que dans le secteur offensif, on a de la marge. Notamment sur les rucks : nous avons eu trop de ballons disputés.
Quelles ont été les raisons de votre victoire ? Et irez-vous en Nouvelle-Zélande pour la tournée estivale ?
C’est toujours spécial d’affronter les All Blacks. C’était un match difficile et incroyable, même si ce n’est pas une fin en soi ; Nous avons commis beaucoup d’erreurs en première mi-temps mais nous avons réussi à reprendre la tête grâce à une très bonne défense et des revirements. Je ne sais pas encore si je viendrai en Nouvelle-Zélande en juin ou pas, désolé…
Cette victoire est-elle aussi belle que votre médaille d’or aux JO ?
Il est difficile de classer les émotions. Ce soir, ce n’est pas un titre, on n’a rien gagné. C’était juste un match important contre une bonne équipe, c’est tout. Dès demain, nous basculerons sur l’Argentine qui arrivera très rapidement, dès vendredi soir.
