Franche-Comté. Tirer contre les loups dans le Haut-Doubs était illégal

Franche-Comté. Tirer contre les loups dans le Haut-Doubs était illégal
Franche-Comté. Tirer contre les loups dans le Haut-Doubs était illégal

Dans un jugement rendu ce mardi 18 juin, le tribunal administratif de Besançon a censuré les arrêtés préfectoraux qui avaient autorisé la chasse au loup dans le Haut-Doubs en octobre 2022. Trois associations de défense de la faune, One Voice, le Pôle des grands prédateurs et Ferus, s’étaient attaquées à ces derniers. décisions, développant leurs arguments lors d’une audience tenue le 28 mai. Ils estimaient que les autorisations avaient été délivrées à la hâte, sans que le préfet n’ait respecté toutes les dispositions prévues par la loi. Les loups ont été tués après des prédations présumées dans deux fermes différentes, à la Chapelle-des-Bois et à la Chapelle-d’Huin.

Comment protéger un troupeau

Dans son jugement, le tribunal administratif rappelle que les modalités de protection d’un troupeau contre les loups sont prévues par l’arrêté ministériel du 28 novembre 2019. Elles consistent en une surveillance renforcée des animaux, l’utilisation de chiens comme les patous, et dans le installation de parcs électrifiés. Si ces trois moyens ne peuvent être envisagés, en raison de la nature du troupeau ou de la configuration des locaux rendant la protection trop difficile ou trop coûteuse, alors le préfet doit soumettre pour avis au préfet coordonnateur du « Plan national d’action sur le loup ». une « analyse technico-économique » réalisée au cas par cas. Si cette étude conclut qu’il est « non protégeable », alors seulement les tirs pourront être déclenchés.

Des procédures bâclées

Et c’est là que réside le problème, selon la justice administrative. Dans le cas du premier troupeau, le préfet a ainsi décrété qu’il était « non protégeable », mais en s’abstenant de toute analyse technico-économique, et de l’avis du préfet coordonnateur. Raison pour laquelle la commande a été annulée.

La deuxième autorisation préfectorale contestée concernait un troupeau de moutons « qui bénéficiait effectivement de mesures de protection », ont relevé les juges. Mais les magistrats ont également estimé que “le risque de dégâts importants n’était pas écarté”, d’autant que le mouton n’avait pas subi d’attaque depuis plus de treize ans. L’attaque d’octobre 2022 n’a visé que le cheptel bovin de la même exploitation. Par ailleurs, « le préfet n’a pas apporté la preuve de la réalité des mesures de protection du troupeau concerné ».

Il peut être surprenant que la justice statue sur des faits irréversibles, puisque les loups concernés ont été tués. Mais les associations pourront désormais utiliser ce jugement favorable pour rappeler aux services de l’Etat les procédures qu’ils doivent respecter, cette fois avant toute décision.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Infos « Nouvel Obs » | Arcom rappelle Europe 1 à l’ordre sur le temps d’antenne de la droite
NEXT les premiers résultats des tests de toxicité connus