un an après le séisme, la réponse des communes exclues de l’état de catastrophe naturelle

un an après le séisme, la réponse des communes exclues de l’état de catastrophe naturelle
un an après le séisme, la réponse des communes exclues de l’état de catastrophe naturelle

Parmi les dossiers qui attendent sur le bureau d’Olivier Poiraud, il y en a un beige, particulièrement épais, dont rêve le maire de Frontenay-Rohan-Rohan. « fermer définitivement ». Elle concerne la demande de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle de la commune après le séisme du 16 juin 2023 dont l’épicentre sera situé à Cram-Chaban, commune voisine de Mauzé-sur-le-Mignon.

A l’époque, cent soixante-quinze communes des Deux-Sèvres votaient la reconnaissance de cet état de CatNat, indispensable à l’indemnisation des sinistres habituellement exclus des contrats d’assurance. Seules dix d’entre elles ont réussi.

“Si c’était seulement 500€, je ne me battrais pas”

Pour les cent soixante-cinq communes laissées pour compte, l’espoir a refait surface le 4 mars 2024. Lors d’une visioconférence, l’État leur a tendu la main en acceptant de réexaminer les dossiers contenant de nouveaux éléments, notamment des évaluations d’assurance, susceptibles d’influencer la décision. de la commission interministérielle.

Selon la Ville de Niort, qui les a soutenues dans leurs démarches, vingt-huit communes ont demandé une révision de leur demande : Chauray, Saint-Gelais, Granzay-Gript, Bessines, Coulon, Échiré, Fors, Saint-Martin-de-Bernegoue. , Beauvoir-sur-Niort, Plaine-d’Argenson, Juscorps, Vouillé, Frontenay-Rohan-Rohan, Sansais, Amuré, Saint-Rémy, Prahecq, Saint-Georges-de-Rex, Brûlain, Magné, Villiers-en-Plaine , Le Vanneau-Irleau, Saint-Maxire, Aiffres, Sciecq, Marigny, Saint-Symphorien et Niort. De son côté, la préfecture des Deux-Sèvres fait état de vingt-cinq communes ayant demandé un réexamen en avril 2024, tout en refusant de communiquer leurs noms.

Nous n’abandonnerons pas. La prochaine étape, si l’affaire n’aboutit pas, est le recours administratif.

Anne-Sophie Guichet, maire Coulon

Plus de deux mois après le 8 avril 2024, date limite de dépôt de ces nouvelles demandes en préfecture, l’incertitude demeure. Contactée à cette date, la commission interministérielle reste pour l’heure silencieuse. ” EncoreOlivier Poiraud s’étonne, en principe, l’État dispose d’un délai de deux mois pour répondre à un recours. »

La possibilité d’un réexamen de leur demande de reconnaissance de l’état de CatNat a permis aux victimes d’étayer leur dossier par des mandats d’assurance ou des photographies.
© (Photo NR Camille Montagnon)

Sur la centaine de sinistres déclarés en juin 2023 à Frontenay-Rohan-Rohan, soixante-deux ont été appuyés de nouveaux documents avant un nouveau dépôt en préfecture le 3 avril. Selon les cas, l’estimation des dégâts oscille entre des milliers et des centaines de milliers. d’euros. “Si c’était seulement 500€, je ne me battrais pas”commente le maire.

Compte tenu du caractère aléatoire de certaines estimations, il préfère s’y référer « tout au plus », comme les photographies de cette maison au mur fissuré, dont le spa a bougé de plusieurs centimètres lors du séisme. Plus révélateur encore, le contenu des mandats d’experts, dont certains précisent « dommages résultant de l’effet du tremblement de terre » ou « troubles caractéristiques des phénomènes vibratoires consécutifs au séisme ».

Dans les Deux-Sèvres, le coût moyen par sinistre est de 8 960 € selon les assureurs France. Selon les cas, les estimations varient entre quelques milliers et plusieurs centaines de milliers d’euros.
© (Archives photographiques NR)

Mais dans la majorité des cas, “Les assurances ne mandatent aucun expert”, peut-on lire sur les dossiers jaunes, annotés par le secrétaire de la mairie. C’est le paradoxe. D’une part, l’état de catastrophe naturelle nécessite, entre autres, la mise à disposition d’expertise. En revanche, certains experts refusent de se déplacer tant que la commune n’a pas été reconnue comme CatNat.

L’étape suivante “

Alors, un an après le séisme, la fourniture de documents supplémentaires suffira-t-elle à prouver la bonne foi des élus et de leurs électeurs ? La confiance varie d’une commune à l’autre. « Sachant qu’on n’a toujours pas eu de réponse plus de deux mois après, c’est mort »nous glisse un conseiller municipal.

De son côté, la maire de Coulon Anne-Sophie Guichet préconise “optimisme” et persévérance : « Nous n’abandonnerons pas. La prochaine étape, si nous ne gagnons pas le procès, est le recours administratif. ». Une option que réfléchit également la Ville de Niort, dont 584 citoyens attendent toujours la décision de la commission interministérielle.

 
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