Le fantastique M. Kanté, l’énigmatique M. Thuram

On parlera beaucoup de Kanté, il ne faudra pas oublier les interventions clés de Mike Maignan. Dans les airs, il ne laissait rien et lorsque l’air se raréfia en fin de match, il était une précieuse bouteille d’oxygène. Mais surtout il a sauvé la patrie devant Baumgartner avec une parade à pied

• En bref… Voici à nouveau Magic Mike.

Un bon début d’Euro pour le joueur barcelonais. Incisif dès le coup d’envoi, il a tenu son couloir. Parfois à la limite, toujours à la limite, il a signé trois retours importants (25e, 36e, 65e). Certes, il lui manque encore le volume pour amener le danger dans la surface adverse à l’image de sa frappe trop écrasée (82e) mais il a au moins tenu le coup.

• En bref… Ce n’est pas parfait mais c’est rassurant.

Très solide, il incarne le pompier de service dans un style parfois peu académique. Sa taille dissuasive a été d’une grande aide en fin de match où l’Autriche a enfin cru en son destin.

• En bref… Il n’est pas encore l’Upamecano du Qatar mais il est sur la bonne voie.

Il a d’abord brillé en sortant du pressing agressif grâce à son aisance avec le ballon. Mais il a aussi offert deux occasions aux Autrichiens sur un ballon manqué (36e) et une autre passée sous sa semelle (85e). Deux erreurs qui rappellent que le Gunner doit gagner en régularité. Car pour le reste, dans les duels, personne n’arrive à l’émouvoir.

• En bref… Facile, parfois trop.

Wiliam Saliba (France-Autriche, Euro 2024)

Crédit : Getty Images

Une grosse présence en début de match. Le Milanais s’est imposé comme le détonateur des Bleus en ne cessant de proposer une solution. Sa première demi-heure est un modèle d’engagement. Solide défensivement, il s’est encore coûté une grosse occasion en perdant un ballon dans ses 20 mètres. Une mauvaise habitude.

Il est définitivement de retour. On a retrouvé le grand Kanté, un travailleur infatigable, un formidable récupérateur et même un dribbleur audacieux sur certaines séquences. Soupape de sécurité du onze, « NG » sauvait la patrie sur un retour inattendu (85e). Le super-héros est de retour.

• En bref… On se demande comment l’équipe de France a pu survivre à son absence ?

Il n’avait pas joué depuis un mois, c’était le joueur avec le plus de jambes en première mi-temps. Le joueur turinois a eu un impact incroyable dans ses interventions. Ses récupérations hautes ont offert deux situations très chaudes pour les Bleus et un relais qui aurait pu être décisif pour Mbappé (8e). C’est encore lui qui lance l’avant-centre pour la plus grosse occasion de la seconde mi-temps (56e).

• En bref… Retour à son niveau de Coupe du monde 2022. Quelle bonne nouvelle…

Remplacé par Eduardo Camavinga (71e) qui a apporté de l’énergie à un collectif qui piquait.

Il a mené les opérations en première période. Un décalage fantastique pour Hernandez (8e), une magnifique talonnade pour aérer le jeu (14e), une ouverture précise pour Mbappé (45e) et quelques autres choix pleins de lucidité. C’est lui qui a mis la pression sur Wöber pour l’unique but du match et il a contribué, comme toujours, aux quatre coins du terrain. Mais il a aussi souffert du traitement de faveur des Autrichiens qui n’ont pas été tendres avec le petit prince de l’Atlético. Son influence s’est affaiblie en seconde période et la France a souffert.

• En bref… Dans le cœur du jeu, il est bien plus à l’aise.

Remplacé par Youssouf Fofana (90e)

Beaucoup plus discret qu’à son habitude, il a d’abord subi la dureté des défenseurs autrichiens avant de manquer de précisions sur ses rares initiatives. Il ne faut pas oublier ses efforts défensifs mais franchement, on attend beaucoup plus de lui.

• En bref… Trop léger, beaucoup trop léger.

Remplacé par Randal Kolo Muani (71e).

Bon, il assure l’équilibre de l’équipe sur le côté gauche. Mais finalement cela ne justifie en rien la faiblesse de ses performances offensives. Toujours hors du temps, il n’y a jamais de solution sur les centres ou les contre-attaques. De nombreux ballons perdus et une incapacité chronique à influencer le scénario du match à l’image de son tir complètement raté après une série de passes de jambe (73e) ou sa relance trop poussive (83e). Seule sa frappe croisée (77e) a eu le mérite de remettre les Bleus dans le bon sens. Alors oui, il défend…

Il n’a toujours pas marqué à l’Euro et on se demande encore comment il a pu récolter seul cette occasion en or face à un gardien autrichien fraise (56e). Mais c’est aussi lui qui fait la différence et provoque le but contre son camp de Wöber. Il donnait du rythme et de la vitesse en multipliant les combinaisons d’un seul coup. Il rate le finish comme sur ce contrôle raté après un caviar de Grizou (45e).

• En bref… Du bon dans le jeu, d’autres moins bons dans la finition.

Remplacé, le nez en sang, par Olivier Giroud (90e) qui a raté le ballon du break.