l’essentiel
La Confédération paysanne se lance dans la course à la chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne. Avec pour objectif principal de faire entendre leurs arguments, notamment sur les accords de libre-échange.
La Confédération paysanne présentera une liste pour les élections à la Chambre d’agriculture du Lot-et-Garonne, dirigée par Emmanuel Aze et Marion Debats. « La liste est définitive, seul l’ordre des membres n’est pas encore fixé », confie Emmanuel Aze. La Confédération paysanne a décidé d’orienter sa campagne sur des sujets d’actualité : la rémunération des agriculteurs et les problèmes liés aux traités de libre-échange qui pénalisent les agriculteurs français.
« Le Mercosur impactera particulièrement les éleveurs »
Le syndicat s’est mobilisé vendredi 15 novembre devant la concession Mercedes-Benz (voir encadré), pour dénoncer le traité Union européenne-Mercosur (Amérique du Sud) « qui prévoit l’arrivée de centaines de milliers de tonnes de matières premières agricoles ». , notamment issus de l’élevage, en échange d’une réduction des droits de douane sur les produits européens, notamment les automobiles. On parle de 100 000 tonnes de bœuf, 45 000 tonnes de miel, 185 000 tonnes de poulet et même 25 000 tonnes de porc. »
Le traité UE-Mercosur est encore en phase de négociation avancée entre les différentes parties. Sa ratification pourrait avoir lieu à Brasilia, au Brésil, lors du sommet du G20 les 18 et 19 novembre, coïncidant avec le début de la mobilisation agricole dans le Sud-Ouest.
Emmanuel Aze précise : « L’accord avec le Mercosur va surtout impacter les éleveurs, avec des produits qui ne respectent absolument pas les normes françaises et qui vont inonder le marché. Le tout à bas prix et avec très peu de droits de douane. Cela viendra compléter l’élevage français, déjà fragilisé par les nombreux surcoûts de production liés aux maladies affectant le bétail. »
Le syndicat agricole dénonce « l’effondrement » de nombreuses filières agricoles françaises à cause des traités de libre-échange.
“La crise touche toutes les productions”
“On parle beaucoup du traité avec le Mercosur, mais une zone de libre-échange bien plus problématique pour nos agriculteurs, c’est le marché unique européen”, explique le président de la Confédération paysanne du Lot-et-Garonne. Aujourd’hui, nous ne produisons que 30 % des fruits que nous consommons. Cela signifie que nous en importons 70 %. Pour les légumes, nous sommes autoproducteurs à environ 50 %. De plus, nous avons délégué des secteurs entiers à des pays confrontés au chaos climatique, comme l’Espagne. Nous mettons ainsi en danger notre souveraineté et notre sécurité alimentaires. »
Durant leur campagne, les membres de la Confédération paysanne du Lot-et-Garonne aborderont également la transition agroécologique, « qui ne doit pas reposer uniquement sur les épaules des agriculteurs ». « Nous sommes favorables à l’élimination progressive des pesticides, mais l’ensemble de la société doit contribuer à cet effort. Nous, les agriculteurs, avons déjà payé un lourd tribut. La crise touche toute la production et tous les modes de production. »