Alors que la mobilisation des agriculteurs en janvier, bien qu’intense et durable, n’a pas abouti à un changement majeur selon la profession, les syndicats s’interrogent désormais comment déplacer les lignes ? La FNSEA et la JA, syndicats majoritaires, appellent à une mobilisation nationale à partir de lundi. Des actions ont déjà commencé dans la Drôme comme en Ardèche, et si elles vont continuer on ne va pas vers un blocage « dur » routes, a déclaré ce vendredi Vladimir Gauthier, président des Jeunes Agriculteurs de la Drôme.
« Nous sommes en discussion avec l’Ardèche, avec le Vaucluse, pour mener des actions coordonnées, éventuellement sur les routes, mais je ne pense pas que nous mènerons la même action qu’en janvier dernier, où nous avons bloqué l’autoroute pendant 10 jours. Aujourd’hui, on a compris que le temps législatif était très long et si on veut pouvoir tenir 3-4 mois, jusqu’à ce que toutes les lois sortent, on ne pourra pas tenir les autoroutes. Le syndicat répondra ce lundi à l’appel national à allumer des feux dans les campagnes, “Pour garder les pieds au chaud du gouvernement, rappelez-nous qu’il y a des promesses en suspens”.
« Les promesses en suspens sont nécessaires »
Évidemment, les agriculteurs croient que la balle est dans le camp du gouvernement, qu’il faut maintenir la pression sans en faire trop. Vladimir Gauthier reconnaît que certains sont résignés, “c’est quand même assez fatiguant, depuis dix jours, il y a des agriculteurs qui sont effectivement fatigués.” Il faut ajouter à cela une année très difficile pour une majorité d’agriculteurs drômois. « Les récoltes de céréales, qu’il s’agisse de blé ou de maïs, n’ont pas été bonnes. Pour les tournesols, c’est désastreux. Chez nos amis éleveurs, la fièvre catarrhale a fait des ravages, nous avons des collègues qui ont perdu plus de 40 % de leurs troupeaux Et puis, chez les producteurs de lait, nous constatons d’énormes pertes de production.énumère le président des JA.
Par ailleurs, le Mercosur fait toujours peur : l’Europe est sur le point de signer un nouvel accord de libre-échange avec des pays non soumis aux mêmes normes environnementales (en Amérique du Sud). Mais pour Vladimir Gauthier, difficile de peser sans les agriculteurs des autres pays européens. «Aujourd’hui, ce qui pourrait bloquer cet accord, c’est de trouver une majorité de pays européens opposés, du moins une majorité de blocage. Nos collègues européens, qu’ils soient Italiens, Espagnols, Allemands, n’ont pas forcément le poids que nous parvenons à avoir en France pour influencer la politique de leur gouvernement.».