Depuis l’annonce du plan social en juilletl’ambiance sur le site d’Alixan, dans la Drôme, est “exécrable”reconnaît Marc Cngniet. Mais le représentant du personnel CFE-CGC chez Solystic explique aussi que personne n’a été vraiment surpris. L’entreprise, spécialisée dans l’automatisation du tri du courrier, a connu de sérieuses difficultés financières ces dernières années. Après un premier plan social en 2020Direction et syndicats ont négocié pendant plusieurs mois et signé le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) fin octobre.
Ce plan prévoit un total de 95 licenciements économiquessoit environ 40% des effectifs de l’entreprise en France. Le siège de Bagneux va fermer, ce qui représente 24 licenciements et 13 propositions de déménagement. Mais les syndicats assurent que personne ne les acceptera. Dans la Drôme, sur le site situé à Alixan, 58 suppressions de postes sont prévues 195 salariés en CDI. Tout le monde est concerné : managers, salariés, ouvriers…
16 millions d’euros de perte en 2022
“Pour l’instant, personne ne sait exactement qui va partir”ajoute Marc Cngniet. Il s’inquiète surtout pour les gens qui travaillent ici depuis 10, voire 20 ans et qui se retrouveront sur le marché du travail. Mais le représentant du personnel estime qu’il n’y avait pas vraiment le choix. « Compte tenu de la situation économique de l’entreprise et du carnet de commandes très bas, ils auraient même pu le démarrer plus tôt. Certains disent même que ce n’est pas suffisant. » il confie.
Solystic est en déficit depuis quatre ans, malgré un premier plan social en 2020. A l’époque, 43 postes avaient été supprimés chez Alixan. Au dernier bilan de l’année 2022, l’entreprise a enregistré une perte de 16 millions d’euros. Le courrier est un marché en fort déclin, de moins en moins de personnes envoient du courrier, notamment les gros clients : banques, assurances, télécoms. La société essaie de te tourner vers le paquet mais ce changement s’est fait trop tard selon les syndicats. « Nous devons revitaliser l’entreprise et réduire les coûts fixes. L’objectif est que Solystic soit encore là dans 5, 10 ou 20 ans », justifie la directrice des ressources humaines, Marie-Pierre Homberg.
Il est temps de trouver un emploi
Le service RH se dit “satisfait” du dialogue qui a eu lieu avec les syndicats. Au cours des trois derniers mois, il y a eu huit réunions entre la direction et les deux syndicats représentatifs du personnel : la CGT et la CFE-CGC, qui ont finalement tous deux signé. « La première trame du plan était médiocre, pour le moins pireconfie Marc Cngniet, le délégué du syndicat des cadres, mais nous avons négocié pour arriver à des conditions acceptables ».
Les négociations ont notamment porté sur la durée du congé de reclassement. Il s’agit de la période pendant laquelle la personne licenciée est rémunérée mais ne travaille pas dans l’entreprise, ce qui lui permet de se former ou de commencer une recherche d’emploi. Ce congé de reclassement sera à terme de 12 à 18 mois en fonction de l’âge du salarié concerné.
Marc Cngniet assure qu’il “croit toujours” dans un rebond de l’entreprise. La DRH espère également que la nouvelle organisation et le basculement vers le marché du colis permettront une « redynamisation » avec désormais moins de 150 salariés dans la Drôme.