Des dizaines de municipalités au Québec continuent de rejeter leurs eaux sales dans l’environnement sans traitement. Mettre vos installations aux normes gouvernementales est souvent un défi majeur pour les maires.
La majorité des 77 communes représentées sur la carte ci-dessous sont situées en dehors des grands centres urbains et comptent moins de 2 000 habitants.
Pour certains cas, elle ne concerne qu’un ou plusieurs secteurs de la commune qui ne sont pas desservis par une station d’épuration, et non l’ensemble de la commune.
précise le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).
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Certaines municipalités sont équipées de grilles, un système qui filtre les morceaux solides de l’eau sale.
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précise le ministère.
Des coûts importants
À Saint-Michel-de-Bellechasse, l’eau contaminée est rejetée dans le fleuve Saint-Laurent par des canalisations souterraines. Nous avons l’honneur quelque peu douteux d’être parmi les rares à le faire encore
déplore l’adjoint au maire, Benoit Mathieu.
Saint-Michel-de-Bellechasse rejette ses eaux usées dans le fleuve Saint-Laurent.
Photo : Radio-Canada / Raphaël Beaumont-Drouin
La commune de près de 2 000 habitants tente depuis près de 10 ans de moderniser ses installations. Saint-Michel dispose d’un dégrilleur, mais les travaux d’implantation d’une station de traitement des eaux doivent débuter au printemps prochain.
Coût estimé? million$”,,”text”:”Ce ne sera pas moins de 5 millions de dollars”}}”>Ce ne sera pas moins de 5 millions de dollars
selon Benoît Mathieu.
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Benoit Mathieu est maire adjoint de Saint-Michel-de-Bellechasse.
Photo : Radio-Canada / Raphaël Beaumont-Drouin
Nous voulons pouvoir arrêter de rejeter nos eaux usées dans la rivière
il souhaite.
Depuis une décennie, les changements à la mairie, la complexité des procédures d’ingénierie, la pandémie et les innovations technologiques ont retardé la réalisation du projet, estime Benoit Mathieu.
M. Mathieu veut éviter d’alourdir la facture fiscale des citoyens. Une fois installé, le système de traitement de l’eau nécessitera des coûts annuels d’entretien et de main-d’œuvre de 80 000 $.
Charges administratives
Dans le cas de Saint-Michel-de-Bellechasse et d’autres municipalités contactées par Radio-Canada, Québec assumera plus de 85 % de la facture dans le cadre du Programme d’infrastructures municipales en eau (PRIMEAU). Les municipalités contactées par Radio-Canada apprécient cette aide gouvernementale, cependant, les multiples démarches et démarches administratives nécessaires pour obtenir ce financement ne sont pas faciles.
Les demandes de subventions, même si elles peuvent être généreuses, ne sont pas faciles à demander pour les petites communes
souligne Céline Veilleux, mairesse de Saint-Benjamin depuis 2023. Nous n’avons pas beaucoup de personnel, il y a du turnover, on nous demande toujours des choses supplémentaires.
Je vous le dis très franchement : ça ne s’arrête jamais !
Une soixantaine de foyers de la commune rejettent leurs eaux usées dans la rivière Famine, et la modernisation des installations coûtera cher. L’élue affirme qu’elle devra suspendre d’autres travaux : la réfection des ponceaux et des bâtiments municipaux, par exemple. Elle indique que la mise en place d’un système de traitement de l’eau est un priorité
.
Inacceptable
Ce sont des rejets inacceptables en 2024, pour lesquels le gouvernement aurait dû agir bien avant
déplore le président de la Fondation Rivières, Alain Saladzius.
Les matières rejetées telles que les coliformes fécaux et les contaminants sont des sources de pollution, rappelle-t-il, elles nuisent à l’oxygénation des cours d’eau et rendent les milieux impropres à la baignade.
M. Saladzius, qui travaillait auparavant chez MELCCFPblâme le manque de direction
du gouvernement Legault.
Il y a un sérieux problème administratif au gouvernement du Québec
, il croit. Le partage laborieux des compétences entre différents ministères aux orientations et procédures différentes accentue les retards, selon lui.
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Plusieurs secteurs du Saint-Laurent sont impropres à la baignade.
Photo : Radio-Canada / Daniel Ricard
Il y a un manque de leadership, il faudrait un chef de projet qui puisse orienter les priorités d’intervention et avoir carte blanche
il a dit. Actuellement, il existe plusieurs formulaires à remplir et à vérifier. Il y a très peu de latitude accordée aux ingénieurs
il a dit.
Même lorsque les 77 communes cesseront de déverser leurs eaux usées dans le fleuve sans traitement, la province ne sera pas au bout de ses peines, selon Alain Saladzius.
Il souligne que les grandes villes comme Laval, Repentigny et Longueuil polluent beaucoup plus en rejetant des eaux contaminées dans un environnement ayant subi un traitement d’assainissement superficiel.