Le conseil départemental de l’Essonne fait partie des « anciens » de l’autopartage. « Nous avons lancé l’autopartage en 2018. Aujourd’hui, avec 197 véhicules partagés, c’est un peu moins d’un tiers de notre flotte qui est concerné. Cette politique a débuté par une phase expérimentale qui devait durer de 2019 à 2020 », relate Sandrine Lauraire, chef du service départemental de gestion des véhicules au sein de l’Essonne. Mais la crise sanitaire a rebattu les cartes et le département a dû prolonger cette période d’essai jusqu’en 2021.
« Nous avons testé une vingtaine de véhicules, poursuit Sandrine Lauraire. Face à l’intérêt de ce mode de fonctionnement, nous avons alors augmenté le nombre de véhicules partagés. Et cela pour plusieurs raisons. Le premier est pratique. Nous n’avions pas la possibilité d’attribuer un véhicule à chacun de nos 4 000 agents. Mutualiser leurs moyens de déplacement nous a donc semblé une bonne solution. Cela a été bien accueilli par nos agents. Parmi les 4 000 agents, 1 290 sont abonnés à notre système et sont des utilisateurs potentiels. Nous avons donc adapté l’offre à la demande», poursuit ce dirigeant.
Gains économiques
La deuxième raison est économique. Avec l’autopartage, le département a souhaité réduire la taille de sa flotte. « Pour l’instant, nous sommes restés à flotte constante avec un taux d’utilisation de nos voitures qui est passé de 60 à 75 % », précise Sandrine Lauraire. En effet, les services du département ont été réorganisés et le champ des missions élargi, comme avec la multiplication des visites à domicile, l’un des nouveaux services proposés aux Essonnais.
« La troisième raison est pratique. Nous avons partagé nos voitures en adoptant un boîtier électronique qui contrôle l’ouverture, le démarrage et le verrouillage du véhicule après utilisation. Ce système est plus simple pour tout le monde. Avant, nous avions des véhicules de pool avec un dossier et une clé à récupérer dans une armoire », explique Sandrine Lauraire.
Électrique
Quatrième raison : avec l’autopartage, le département de l’Essonne bénéficie de meilleures analyses de l’usage des véhicules. Car en localisant et en suivant un véhicule, l’unité remonte des informations telles que le nom de l’utilisateur (on sait alors qui conduit en cas d’infraction ou de sinistre), le kilométrage parcouru ou encore la consommation du véhicule. La cinquième raison est à la fois financière et environnementale. L’autopartage a permis de lancer l’électrification de la flotte. Actuellement, 25% de notre flotte est 100% électrique et l’objectif est de 40% en 2030.
« Après six années d’usage et de retours d’expérience, le principal frein à l’autopartage reste le comportement des utilisateurs », constate Sandrine Lauraire. C’est un point de vigilance pour quiconque souhaite se lancer. J’ai 25 000 réservations par an réalisées par 1 290 agents-abonnés. Certains d’entre eux ne prennent pas au sérieux les délais de réservation des retours et restituent les véhicules sans faire le plein ni la charge électrique appropriée. Pour lutter contre ces incivilités, il faut adopter des règles du jeu qui soulignent l’importance d’utiliser cette flotte en bon père de famille. Parce que les utilisateurs peuvent considérer le véhicule partagé comme le leur », ajoute ce responsable.
Définir des règles
Pour résoudre ce problème, le département de l’Essonne a par exemple limité à sept le nombre maximum de jours de location. La direction est également sensibilisée à la manière de faire respecter les règles. « Nous rédigeons régulièrement des notices et des règles d’usage pour rappeler que les véhicules partagés doivent être entretenus avec précaution. Et puis, on a la possibilité d’agir avec une sanction disciplinaire. Il faut ensuite faire preuve de pédagogie pour expliquer l’importance de restituer un véhicule en parfait état de marche », ajoute Sandrine Lauraire.