Ils ont provoqué de vives batailles lors du Conseil de Paris en octobre, les voici de retour. Les dépenses municipales dédiées aux élus de la Ville seront cette fois abordées lors du débat d’orientation budgétaire du nouveau Conseil, qui débute ce mardi 19 novembre. Dans le document remis aux élus de tous bords pour préparer les débats, la Ville joue cartes sur le tableau. « Les frais de personnel constituent la deuxième dépense la plus importante », explique-t-elle. Cela représente 2,828 milliards d’euros. Une hausse de 7,2% en un an.
La commune se présente comme dépendante des décisions de l’État en matière de points d’indexation, qu’elle prétend même appliquer « rapidement » et « sans compensation de l’État », et qui expliquent selon elle l’augmentation du coût des agents. . De son côté, elle reconnaît avoir dépensé 20 millions d’euros en primes aux agents, des « mesures exceptionnelles », pour leur travail sur la préparation et la tenue des Jeux olympiques.
L’année 2024 doit donc se terminer, malgré 330 postes supprimés, avec un bilan positif de 698 emplois supplémentaires. En comparaison, la Ville avait supprimé 802 équivalents temps plein en 2022 et en avait créé environ 200 en 2023, précise le document.
Parmi les 1 031 postes créés en 2024, 359 sont dédiés à accroître le pouvoir de la police municipale. 322 autres ont été créés dans le cadre de la « réduction de l’emploi précaire » ; 104 encore pour répondre aux « enjeux du développement durable et de la mobilité douce » ; 63 postes « pour accompagner la politique de construction de logements sociaux, de protection de l’enfance et de lutte contre les violences faites aux femmes », détaille la Ville. Officiellement, seuls 11 postes étaient directement utilisés aux Jeux Olympiques et Paralympiques.
Les onze agents concernés seront affectés à d’autres missions en 2025, prévoit la Ville. L’année prochaine, l’augmentation des effectifs sera encore principalement dédiée au développement de la police municipale ainsi qu’à « la propreté et la qualité des espaces publics », appréciées lors des Jeux. « La dynamique d’évolution des dépenses de personnel pourrait se ralentir à partir de 2026 », poursuit la municipalité.
Pas de quoi apaiser l’opposition. « Ces créations d’emplois montrent que la Ville ne cherche pas à maîtriser sa trajectoire financière », regrette David Alphand, vice-président (LR) du groupe Changer Paris. Du côté d’Union Capitale, Pierre-Yves Bournazel juge les détachements et les démissions comme un symbole de « démobilisation ». Le bilan social fait cependant état de moins de départs cette année (6 189, dont plus de 1 000 retraités) que lors de l’année précédente.