Pour le porte-parole de la Confédération paysanne, la situation des agriculteurs va se dégrader en 2024.
La FNSEA tire la sonnette d’alarme et préconise de nouvelles actions, dix mois après le grand mouvement d’occupation des autoroutes. Que dit la Conf’ ?
Nous devons aussi nous rassembler pour organiser des actions. Le mouvement, en janvier, a été lancé par la coordination rurale et la FNSEA s’est accrochée aux antennes pour sauver le système. Nous repartons avec la même course au saule, à l’approche des élections professionnelles.
Quelle est la situation, selon vous, dix mois après le vaste mouvement de contestation dans le monde agricole ?
La situation est pire que l’année dernière. Quels que soient les secteurs, c’est difficile. Sauf pour les très grandes fermes comme en Beauce…
Qu’est-ce qui a empiré ?
L’accord de libre-échange du lait (avec la Nouvelle-Zélande, entré en vigueur au printemps, ndlr), non dénoncé par la FNSEA, est catastrophique. Lactalis, beau temps, mauvais temps, nous perdrons nos derniers producteurs laitiers. Au niveau du vin, c’est un désarroi terrible, avec des caves qui ne paient plus. En gros, on produit 40 millions d’hectolitres en France, pour une consommation de 21 ou 22. Il y a quelque chose qui ne marche pas. Et la coordination rurale ne veut pas de déracinement !
Que recommandez-vous?
Des mesures fortes sont nécessaires, avec un soutien pour permettre aux agriculteurs de se diversifier. Il faut aussi s’éloigner du libre-échange total, en instaurant un prix minimum d’entrée sur le territoire. Ce que reçoit l’agriculteur doit lui permettre de couvrir le prix de revient, de gagner un salaire et d’obtenir une protection sociale. Actuellement, les tarifs pratiqués ne le permettent pas. Nous avons besoin d’une régulation de la production et des marchés.