Au milieu de son écurie à Vitry-en-Perthois, dans la Marne près de Vitry-le-François, Stéphane Minjeau scanne sa centaine de vaches laitières. Un mois après la mort d’un des animaux, victime de la fièvre catarrhale, l’éleveur respire mieux, le pic viral est passé et aucun d’entre eux ne présente de symptômes. Fièvre catarrhale, mauvaises récoltes, normes administratives, autant d’événements qui rythment la vie de l’agriculture et pousser les Marnais à manifester à partir du lundi 18 novembre.
Pourtant, il y a presque un an, le 25 novembre 2023, il s’est mobilisé devant la préfecture de Châlons-en-Champagne. Il a déjà exprimé, aux côtés de 150 agriculteurs, marre des normes administratives et la concurrence des produits importés des pays membres de l’Union européenne. Un an plus tard, l’agriculteur va encore manifester, sa colère n’est pas retombée.
“On n’en peut plus”
« J’en ai complètement marre. Quand tu te lèves le matin et que tu as des problèmes de santé, des contraintes financières et administratives, on n’en peut plus, souffle Stéphane Minjeau, À un moment donné, les éleveurs diront « stop, on arrête ». » Malgré les progrès réalisés l’année dernièretelles que la mise en place d’un contrôle administratif unique, la défiscalisation des carburants, les agriculteurs estiment que cela ne suffit pas.
“Pour moi, il n’y a pas de différence, si on sort c’est parce qu’on espère obtenir des développements” fustige Stéphane Minjeau, « Une fois que j’ai payé toutes mes dépenses, il me reste encore de quoi payer un salaire minimum. Je ne connais pas de chef d’entreprise avec une telle rémunération ».
Mais cette fois, l’éleveur de la Marne et les agriculteurs de tout le pays se mobilisent aussi contre l’accord de libre-échange du Mercosur. La France ne souhaite pas le signer, mais il pourrait être adopté les 18 et 19 novembre, lors du G20 qui se déroule au Brésil. La peur des agriculteurscela comprend la suppression de tous les droits de douane sur 60 000 tonnes de viande importées du Mercosur.
“Il y a aussi 180 000 tonnes de sucre qui pourraient être importées, c’est l’équivalent d’une sucrerie marnaise qui pourrait disparaître” inquiète l’éleveur. A partir de ce dimanche, les syndicats agricoles de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs couvriront les panneaux municipaux pour écrire des slogans hostiles au Mercosur.
Dans la Marne, Stéphane Minjeau est encore confronté à plusieurs difficultés.
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