La stratégie d’union de la gauche qui avait fait preuve d’une indéniable efficacité – un accord conclu en quatre jours, vendredi 14 juin, passant de François Hollande au Nouveau Parti anticapitaliste – a connu, en quelques heures seulement, ses premiers contretemps sérieux. Les fissures au sein du Nouveau Front populaire, alliance de formations de gauche pour les élections législatives, ne sont pas apparues entre les formations politiques qui le composent (notamment La France insoumise, le Parti socialiste, le Parti communiste français et Europe Ecologie-Les Verts) , mais à l’intérieur de l’un d’eux, affaiblissant en fait toute la construction.
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Plusieurs figures de La France insoumise (LFI), considérées comme insoumises (Alexis Corbière, Raquel Garrido, Hendrik Davi, Danielle Simonnet, Frédéric Mathieu), n’ont en effet pas été investies. Au contraire, Adrien Quatennens, figure controversée de la gauche depuis sa condamnation pour violences conjugales mais fidèle parmi les fidèles de Jean-Luc Mélenchon, est bien candidat.
La non-investiture des sortants a immédiatement mis le feu aux poudres, révélant les fragilités de l’équipe de gauche : plusieurs voix ont exprimé leur étonnement face à une décision jugée incompréhensible. Pour Clémentine Autain, c’est un “purge”. François Ruffin parle de “stupidité” et de “sectarisme”. Tous deux, bien que rebelles, ont été nommés.
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« De méchants règlements de compte »
Dans son message sur X, François Ruffin laisse entendre qu’il n’est pas dupe de la démarche : « Je ne vous ai demandé aucune investiture, aucune autorisation. Je ne suis pas tombé sous les fourches caudines de votre bêtise, de votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l’impudence d’avoir un désaccord avec le grand leader. Notre démocratie mérite mieux que vous. »
En bref : l’éviction de certains élus et pas d’autres serait une manœuvre – certes simple mais efficace – de la part de la direction de LFI pour enfoncer un coin dans le camp des rebelles qui avaient pris une certaine importance dans le système de le Nouveau Front Populaire. En effet, depuis 2022, ceux qui ont été exclus du mouvement se parlent, se voient et discutent avec d’autres forces de gauche. Ce n’est pas un hasard si c’est François Ruffin qui, le 9 juin, a lancé le premier l’idée d’un « Front populaire ». Il y travaille depuis plusieurs années : n’a-t-il pas plaidé, dès 2019, pour un « Front populaire écologique et social » entre « rouges et verts » ?
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