Roland Paul, président du GSE, est le nouveau président du Medef Vaucluse. Elu pour 3 ans, il succède à Jean-Louis Maurizi, président du Medef Sud, qui assurait l’intérim depuis juin dernier. Si l’élection du patron avignonnais d’une des plus belles entreprises du département lors de l’assemblée générale du mouvement qui vient de se tenir à la Collection Lambert n’est pas une surprise, elle devrait cependant mettre un terme à la reprise en main par la instances nationales de gouvernance locale du Mouvement des entreprises de France en Vaucluse.
Juste avant l’été, le syndicat patronal avait dépêché plusieurs de ses dirigeants nationaux et régionaux pour venir remettre de l’ordre au sein du Medef 84. A cette occasion, c’est Bruno Arcadipane, premier vice-président du Medef national en charge des adhérents, qui avait assumé le rôle de « nettoyeur ». «Ça s’est bien passé. Nous avons tourné la page de manière nette», a-t-il ensuite précisé.
Celui qui est également président d’Action Logement nous a également expliqué que lorsque Patrick Martin, le nouveau président national du Medef élu en juillet 2023 “avait fait un tour d’horizon des territoires où il y avait des problèmes à résoudre, le Vaucluse apparaissait en tête”. de la pile prioritaire. Il était donc essentiel de recréer une dynamique. Ce territoire, par la qualité des entreprises et du tissu économique qui le compose, le mérite. Il est donc important que le Medef trouve sa place. »
Un nouveau départ qui s’est matérialisé par la création d’une nouvelle association, la mise en place de 12 administrateurs, un conseil d’administration enrichi au fil des semaines ainsi que la récupération de divers mandats employeurs comme l’Urssaf, la CPAM, la Caf, l’industriel. tribunal…
« Désormais, nous veillerons à ce que le Medef Vaucluse respecte les statuts et la déontologie nationale », avait alors fermement annoncé Bruno Arcadipane.
Déjà un signe ? C’est dans les locaux « modèles » du siège social de GSE dans la zone d’affaires de l’aéroport de la cité des Papes que s’est tenue cette première assemblée générale, aboutissant à la nomination de Jean-Louis Maurizi.
Près de 6 mois plus tard, c’est le président du GSE qui prenait en main les destinées du Medef 84. Pour l’occasion, le nouveau patron des patrons du Vaucluse était même adoubé par Patrick Martin. Le président du Medef national est ainsi venu en personne visiter le siège de GSE, puis de la société Naturex, leader mondial des ingrédients naturels issus de plantes basé sur le territoire Agroparc d’Avignon, avant d’assister à l’Assemblée Générale du Medef 84 et à l’élection de son nouveau président local.
« Je suis très heureux que l’on assiste à une renaissance du Medef Vaucluse. »
Patrick Martin, president of Medef
« Je suis très heureux qu’on assiste à une renaissance du Medef Vaucluse », se réjouit Patrick Martin. Nous sommes convaincus que le Vaucluse et ses entreprises ont besoin d’un Medef départemental puissant et dynamique. Je suis absolument ravi que Roland Paul se soit présenté, qu’il ait été élu, car il est l’un des chefs d’entreprise les plus emblématiques de ce département, mais aussi au niveau national. C’est de très bon augure pour l’avenir du Medef. »
« Ce qu’on pouvait reprocher à l’ancienne structure, c’est qu’elle avait oublié quel était le rôle du Medef », confie Jean-Louis Maurizi. Elle gérait principalement les mandats, mais elle avait oublié que le rôle principal d’un Medef territorial est d’être là pour les adhérents. C’est-à-dire dans un premier temps rencontrer les entreprises, leur expliquer pourquoi il était important pour elles d’adhérer afin de bénéficier des réseaux du Medef en termes de développement de la formation professionnelle ou de l’apprentissage par l’exemple. »
Et le président du Medef Sud d’insister : « il a fallu reconstruire cette relation avec les adhérents. C’est pourquoi nous avons pris la décision de reconstruire à partir de zéro. »
« Je n’étais pas dans ce monde », admet franchement Roland Paul, « mais développer une entreprise est quelque chose que je connais un peu. GSE a été beaucoup mis en avant grâce au territoire, et c’est aussi un principe de réciprocité de venir donner de son temps pour aider le territoire à se développer. »
Celui qui s’est toujours consacré pleinement à son entreprise et qui avoue avoir hésité à accepter cette présidence par crainte de ne pas avoir suffisamment de temps pour assumer pleinement ses nouvelles fonctions rappelle que nous vivons dans « une période qui n’est pas actuellement la le plus simple. Où il est plus facile de promettre de la sueur et des larmes que du succès. »
« Prenez soin de la nature, prenez soin des humains, prenez soin du territoire. »
Pourtant, celui dont la devise pourrait être ‘Prendre soin de la nature, prendre soin des humains, prendre soin du territoire’ constate que GSE a longtemps travaillé sur les territoires mais pas avec les territoires. « Aujourd’hui, plus ça va, plus on travaille avec les territoires. Et si on ne travaille pas avec les territoires, ça ne marche pas. »
Ce fils d’agriculteur du Ventoux a donc compris que lorsqu’on réalise un projet, il faut que tous les acteurs de ce territoire soient alignés pour que ce projet se développe.
« L’ambition que j’ai pour notre cher Vaucluse est de faire en sorte que nous nous rassemblions tous autour du projet régional. Travaillons tous ensemble, à la fois la Région, les chambres de commerce, le Medef bien sûr, mais aussi tous les acteurs économiques et les collectivités territoriales. »
Enfin, évoquant les « dissensions » qui peuvent surgir dans le monde des affaires du Vaucluse, Roland Paul coupe court : « Ces petites guerres que je ne connais pas, elles ne doivent plus exister. Que nous travaillons ensemble pour développer, pour développer ensemble. Globalement, lorsque nous travaillons à créer de la valeur commune, tout le monde s’implique. Je n’en doute pas. »
« Pour construire, il faut de la stabilité. »
Patrick Martin, president of Medef
Lors de cette assemblée générale du Vaucluse, Patrick Martin en a également profité pour évoquer la situation nationale des entreprises en France. « Nous voyons un panorama politique plutôt inquiétant car nous ne voyons pas de trajectoire très claire. Nous, entrepreneurs, ce qui nous importe c’est de construire. Et pour construire, il faut avoir des perspectives, il faut avoir de la stabilité. »
« En tant que partenaire social et premier mouvement représentatif du patronat, nous voulons contribuer à ce que le pays s’apaise d’abord », poursuit le président du Medef, qui rappelle néanmoins que « c’est quand même nous qui créons la richesse ». C’est nous qui créons des emplois. C’est nous qui sommes à l’origine du pouvoir d’achat et donc rien ne doit être fait pour entraver la dynamique entrepreneuriale. »
Pour Patrick Martin, qui représente 200 000 entreprises et 10 millions de salariés en France, l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis devrait créer un monde chaque jour un peu plus compétitif. Dans cette situation, il déplore « un déclin en termes de performance économique, de performance sociale, de performance environnementale de l’Europe et de la France par rapport au reste du monde ».
« Nous appelons à une prise de conscience collective pour éviter de prendre des mesures qui iraient à l’encontre de la dynamique économique et pourraient entraîner des destructions d’emplois. Il y a déjà des pertes d’emplois dans le secteur privé. Nous avons beaucoup de projets, nous avons beaucoup d’ambitions. Il faut faire confiance aux entreprises, il faut leur donner les moyens de se développer. »
« L’entreprise n’a jamais été aussi populaire en France. »
Conscient de la dégradation des finances publiques, le patron des patrons français ne souhaite pas que cela se fasse au détriment des entreprises. « Les entreprises françaises, grandes, moyennes, petites, sont déjà les plus imposées au monde », insiste-t-il. Mais si l’argent n’est plus dans les poches des entreprises, il ne sera pas consacré à l’investissement, à l’emploi, à l’augmentation des salaires… »
« L’entreprise n’a jamais été aussi populaire en France. Et quoi qu’en disent certains commentateurs, de bonne ou de mauvaise foi, l’entreprise est considérée par nos concitoyens comme étant à la hauteur de ses responsabilités en matière économique, en matière sociale, de plus en plus en matière environnementale, en matière sociétale. Il est donc important que la voix des entreprises, qui sont à l’origine de la création de richesses et d’emplois, soit mieux entendue dans le débat public et dans la prise de décision publique. Mais franchement, si les entrepreneurs, dans toute leur diversité, étaient mieux considérés dans ce pays, j’affirme que le pays fonctionnerait mieux. »
À la découverte de Roland Paul et GSE
Président de GSE depuis 2019, Roland Paul était auparavant directeur général de l’entreprise du Vaucluse fondée en 1976 par Jean-Pierre et Michel Hugues, deux frères architectes. En 2019, l’entreprise de construction allemande Goldbeck a repris GSE. Aujourd’hui, la société avignonnaise spécialisée dans l’immobilier d’entreprise vient de réaliser un chiffre d’affaires annuel de 875,5 millions d’euros, après avoir franchi la barre du milliard d’euros de chiffre d’affaires l’année précédente. Elle emploie 619 personnes, dont 387 ingénieurs. GSE dispose de 12 agences en France, dont son siège dans la Cité des Papes avec près de 200 collaborateurs. Elle est également implantée dans 5 pays européens.
Entreprise à mission depuis juillet 2023, classée parmi les entreprises les plus performantes en matière de RSE et de développement durable, GSE est aussi particulièrement impliquée dans le bien-être de ses collaborateurs : 87% recommandent fortement leur entreprise. Depuis sa création, l’entreprise vauclusienne a construit 21 millions de m2 d’immobilier d’entreprise, dont les usines Juste bio à Carpentras et Charles & Alice à Monteux, le siège de Claranor à Avignon et la mûrisserie de fruits exotiques Westfalia à Graveson.
« Nous construisons des usines un peu partout en France et pas seulement à Paris », affirme le nouveau président du Medef 84.