“Le maître mot était la persévérance» a déclaré avec émotion Béatrice Savornin qui, après avoir rédigé le projet de parc photovoltaïque comme secrétaire de mairie, a coupé le ruban 16 ans plus tard comme maire. “A l’époque on était loin de penser aux enjeux économiques liés à l’augmentation du coût de l’énergie, les panneaux solaires commençaient tout juste à apparaître sur les maisons, les inquiétudes étaient nombreuses mais depuis le photovoltaïque a fait ses preuves” elle a continué.
Sans concurrencer le barrage de Serre-Ponçon, qui produit de l’électricité pour plus de 190 000 habitants, le parc de la Côte Belle suffit aux besoins de 2 700 personnes, la population du Pays de Seyne, grâce à ses 8 400 panneaux performants. pour produire 5 800 MWh et éviter 670 tonnes de CO2 par an. Et là encore, le parc s’étend sur 4,2 ha alors que le projet initial en prévoyait 20.
8 400 panneaux
Aménagé sur d’anciens chemins abandonnés par les troupeaux, où buissons et bois de faible valeur avaient pris le dessus, il accueillera les moutons qui viendront manger les herbes hautes, couvert végétal indispensable pour éviter le ravinement sous les panneaux : la combinaison de l’agriculture et projets industriels.
Dans le sillage du maire qui plaidait pour une simplification administrative, Manuel Vieille-Grosjean, responsable du développement de Voltalia Paca, a évoqué la multitude d’études, actes et autres enquêtes publiques qui ont retardé la réalisation. Il a également précisé que la construction de ce parc constituait un véritable défi et une prouesse technique, le site étant situé dans un environnement alpin à flanc de montagne caractérisé par des pentes abruptes allant jusqu’à 50% à 1 350 m d’altitude.
Une situation qui a généré un surcoût de l’ordre de 30% et rallongé la durée du projet mais a permis d’aménager des terrains à faible potentiel agricole ou urbain. “Cette énergie très bon marché est locale, inépuisable, réversible et permet d’économiser des quantités importantes de ressources ou d’émissions par rapport aux autres modes de production.» a-t-il précisé. Il ne sera pas consommé sur place car Voltalia est spécialisé dans l’approvisionnement des grands acheteurs (SNCF, Renault, Auchan, Bonduelle, Décathlon).
Sur le plan économique, les bénéfices locaux consisteront donc en la taxe foncière et le loyer annuel d’environ 17 000 € indexé sur le prix de l’électricité. “Ce projet est d’ailleurs le seul qui relie le haut et le bas de la commune, historiquement en conflit.» a conclu le maire, avant de livrer la « recette » : «C’est un peu comme faire un bon gâteau : une poignée de délibérations, quelques kilos d’études, une pincée de défrichement, une pincée de révision du PLU, une once de bail emphytéotique, des grammes d’entreprises, une dose de local. des habitants et beaucoup de persévérance« .
Des ingrédients à garder puisque l’aventure photovoltaïque de Montclar ne fait que commencer et se poursuit avec l’installation de barrières à neige destinées à alimenter le télésiège du Belvédère sur le plateau de Chau…
