C’était une journée de mobilisation à l’appel du syndicat Force ouvrière du secteur hospitalier. “Les mots d’ordre sont toujours les mêmes« disent les salariés »mais la situation ne change pas : nous sommes à bout de souffle, nous dénonçons la maltraitance institutionnelle, le manque de moyens, le manque de personnel qualifié, le manque de reconnaissance ».
Manque de personnel : la situation est loin de s’améliorer
A l’Ehpad du Bois Lamartine, à Tresserve (Savoie), patients, familles et soignants se sont retrouvés dehors autour d’un café et de gourmandises, apportés par chacun. « Nous sommes là pour dénoncer la dégradation de nos conditions de travail” says Nathalie, caregiver and Force Ouvrière delegate. « Cela fait 40 ans que je travaille dans des maisons de retraite et, vraiment, nous ne nous améliorons pas. De plus, ici, en Savoie, se pose le problème de la formation du personnel. On a le sentiment que tout le personnel formé part travailler en Suisse. C’est donc à nous, sur le terrain, d’accompagner et de former nos collègues. Cela prend du temps, en plus de tout le reste. Coralie témoigne également, elle a travaillé quatre ans dans cet Ehpad, sans diplôme. “Normalement je suis ASH, Agent de Service Hospitalier, je fais de l’entretien et du ménage. Mais j’ai un contrat d’aide-soignante. Je fais le même travail que mes collègues soignants, sans le salaire qui va avec. Elle aimerait se former, mais affirme que la Direction n’a pas encore été en mesure de lui proposer un détachement ou un financement pour qu’elle puisse finaliser son diplôme.
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Reconnaissance des familles des résidents
Lors de la mobilisation ce matin, devant l’Ehpad Bois Lamartine, plusieurs familles de résidents ont apporté leur soutien au personnel. “On voit bien le travail des soignants et des infirmières. Ils investissent beaucoup, ils ont toujours le sourire. Je n’ai jamais vu ça. raconte Renée, dont la mère est à l’EHPAD depuis mars dernier. « Les infirmières auxiliaires prennent le plus de temps possible pour parler avec les résidents, pour les écouter. Mais ils doivent tout faire en même temps.
Frédéric vient rendre visite à sa mère dans l’unité Alzheimer. Cet ancien chirurgien reconnaît aussi le travail exceptionnel des infirmières auxiliaires notamment « on voit qu’ils sont passionnés, mais on voit aussi qu’ils doivent faire certaines tâches sur la ligne, même si ce n’est pas le cœur de leur métier. Ils aimeraient être plus en contact avec les résidents. En tout cas, quand on vient et qu’on voit qu’ils sont autour de ma mère, ça me fait chaud au cœur.
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Le syndicat FO réclame des moyens financiers et humains à la hauteur des besoins