La pauvreté « s’aggrave » et la solidarité nationale « s’étiole et s’éloigne », selon le Secours catholique-Caritas

La pauvreté « s’aggrave » et la solidarité nationale « s’étiole et s’éloigne », selon le Secours catholique-Caritas
La pauvreté « s’aggrave » et la solidarité nationale « s’étiole et s’éloigne », selon le Secours catholique-Caritas France

Pauvreté « ça empire » et la solidarité nationale « dépérit et disparaît »révèle le Secours catholique-Caritas dans son rapport sur l’état de la pauvreté en France, publié jeudi 14 novembre. Cette étude s’appuie sur les données collectées par l’association, en 2023, auprès de ses bénéficiaires. En 2023, il accompagnera 1,06 million de personnes en situation de précarité.

Selon le Secours Catholique, « Les femmes sont les premières victimes de la pauvreté« . “Ils représentent 57% des personnes rencontrées”note l’association, précisant qu’une femme sur quatre est une mère célibataire. Les plus jeunes sont également particulièrement touchés par « 35 % de personnes accueillies qui ont moins de 15 ans ». Cela n’empêche pas «un vieillissement du peuple salué» OMS «observé depuis plusieurs années»selon l’étude.

Le taux d’inactivité des personnes accompagnées par le Secours catholique est de « de plus en plus haut » : “Cela reflète les situations des retraités, des incapacités pour raisons de santé (augmentation de 5 points en dix ans) ou encore des contraintes de garde d’enfants.” La majorité des travailleurs accueillis ont des emplois précaires, comme des contrats à temps partiel ou à durée déterminée. Plus de la moitié des étrangers accompagnés par l’association sont sans ressources et 55% des ménages étrangers sont des familles avec enfants.

Un quart des personnes accueillies par le Secours catholique-Caritas France étaient sans ressources en 2023. “chiffre record qui témoigne de la dégradation des conditions de vie”selon l’association. « Le niveau de vie médian des ménages rencontrés s’élève à 555 euros par mois, en baisse de 19 euros par rapport à 2022″souligne le rapport. Parmi tous les ménages rencontrés, 95% vivent en dessous du seuil de pauvreté, « 74 % sont même en situation d’extrême pauvreté »selon l’étude. Le premier besoin exprimé par les personnes suivies est celui de l’aide alimentaire (46% des ménages). « Le besoin d’aide dans les démarches administratives augmente de sept points en dix ans, exprimé par 13% des ménages rencontrés en 2023 »détaille le Secours catholique.

L’association constate que « la solidarité nationale, telle qu’elle s’exprime à travers les prestations sociales au fil des années, s’estompe et s’éloigne »alors que 60% des ménages accompagnés mentionnent “accidents de la vie”comme une séparation, un déménagement, une maladie ou encore une perte d’emploi. Le RSA, la prime d’activité et autres minima sociaux représentent « moins de 4 % des dépenses de protection sociale, loin derrière les prestations sociales couvrant les risques liés à la vieillesse (44 %) et à la santé (37 %) »souligne le rapport.

Le Secours catholique impute “le déclin de l’accès à certains droits” au « durcissement des critères d’éligibilité concernant l’Aspa (minima vieillesse), l’allocation chômage et le RSA ». Selon l’association, « la réforme de l’assurance chômage a poussé une partie des chômeurs vers l’inactivité, comme les jeunes travailleurs ». En France, le taux de non-recours au RSA atteint 36 % en 2023, soit dix points de plus qu’en 2010, rapporte l’association.

La situation est similaire pour le minimum vieillesse. « Qu’il soit le produit d’un renoncement, d’une peur d’être stigmatisé, d’un manque de connaissances ou de difficultés d’accès aux démarches, le non-recours aux prestations sociales n’est autre que le résultat de l’éloignement de la solidarité, produit par l’administration elle-même »notamment en raison de la dématérialisation des procédures, affirme le Secours catholique.

Le chemin pour accéder aux prestations sociales « peut être complexe, semé d’embûches, notamment pour les personnes isolées »explique l’association dans son rapport. Elle réclame « garantir l’accès physique au sein des administrations », « intensifier les mécanismes de référence »comme France Services, « simplifier les procédures et les adapter aux situations individuelles » et « défendre un revenu minimum garanti décent ».

*Méthodologie : Cette analyse de la pauvreté s’appuie sur les données collectées en 2023 par les acteurs de terrain du Secours catholique-Caritas France et permet de faire la lumière sur la situation des personnes les plus précaires en France.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Un nouveau bibliothécaire dans la ville
NEXT Le FMI reporte un nouveau décaissement pour le Sénégal