Une peine d’inéligibilité a été demandée ce mercredi contre le leader de l’extrême droite.
Elle comparaît depuis le 30 septembre avec une vingtaine d’autres prévenus pour des soupçons de détournement de fonds.
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Affaire des assistants parlementaires : Marine Le Pen et le RN devant le tribunal
L’annonce est tombée. Le parquet a requis mercredi 13 novembre à Paris cinq ans de prison, dont deux ans de prison aménageables, 300 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité contre Marine Le Pen dans l’affaire des assistants parlementaires RN. Dans son réquisitoire, elle estimait que le leader de l’extrême droite française était à “centre” d’un « système organisé » visant à faire du Parlement européen le « vache à lait » du Rassemblement National. D’où les fortes exigences du parquet, qui a exigé que sa peine soit accompagnée d’une « exécution provisoire », ce qui signifie que si le tribunal suit le parquet, cette interdiction serait applicable dès la condamnation, y compris en cas d’appel.
Plus largement, le parquet a réclamé la condamnation de tous les prévenus, dont le RN jugé comme personne morale, pour lequel il a requis une amende de 4,3 millions d’euros, dont 2 millions d’euros ferme. Par ailleurs, le parquet requiert notamment 18 mois de prison dont six mois ferme avec trois ans d’inéligibilité à l’encontre du n°2 du parti Louis Aliot ; 10 mois de prison avec sursis et un an d’inéligibilité contre le porte-parole du RN Julien Odoul ; 18 mois de prison avec sursis et deux ans d’inéligibilité pour la sœur de Marine Le Pen, Yann Le Pen. Avec à chaque fois, des amendes et des exécutions provisoires.
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Peu après la décision, Marine Le Pen a réagi à cette demande du parquet. “Ce n’est pas une surprise, je m’en doutais dès le quatrième jour”, a-t-elle déclaré en réaction aux réquisitions, appelant le tribunal à ne pas “ne pas suivre” ces demandes du parquet. « La seule chose qu’ils veulent, c’est me priver et priver les Français de la possibilité de voter pour qui ils veulent. C’est la seule chose qui intéresse l’accusation. » a-t-elle déclaré, faisant référence à l’élection présidentielle de 2027 à laquelle elle pourrait être empêchée de participer si les réquisitions étaient suivies.
Un peu plus tard, sur la plateforme X, le président du RN, Jordan Bardella, a dénoncé ces réquisitions comme « une atteinte à la démocratie ». « L’accusation n’est pas dans la justice, elle est dans l’acharnement et la vengeance contre Marine Le Pen. Ses réquisitions scandaleuses visent à priver des millions de Français de leur droit de vote en 2027″, a-t-il déclaré. il écrit.
Un « enrichissement partisan sans précédent »
Le parquet a justifié ses réquisitions par un « système organisé » qui selon lui s’est mis en place au Front national (aujourd’hui RN) entre 2004 et 2016, consistant à conclure des accords Des « contrats artificiels » Assistants parlementaires européens qui ont effectivement travaillé pour le parti. Pour le parquet, il faut sanctionner « un enrichissement partisan sans précédent »par son “durée” (plus de 10 ans), son “ampleur” (4,5 millions d’euros) et son «caractère organisé et systématisé ».
La défense doit plaider à partir de lundi et le procès devrait se terminer le 27 novembre. Le tribunal ne rendra sa décision que dans plusieurs mois.