La communauté de communes de Picardie Verte (CCPV) pourrait renforcer son offre en accueillant deux nouveaux centres de santé. Deux projets sont en discussion à Grandvilliers et à Marseille-en-Beauvaisis.
Pour l’instant ce n’est qu’une envie. Lors du conseil municipal du 28 mai, le maire de Grandviliers Frédéric Douchet a avancé l’idée de construire un centre de santé.
Celui-ci serait implanté sur le terrain situé entre l’hôtel-restaurant l’Etoile, toujours fermé, et les éditions Delattre, au-dessus des futurs locaux de NOOE Emploi, là où devaient initialement être implantés les ateliers municipaux.
A cet effet, il a rencontré les professionnels de santé de la ville lors d’un deuxième entretien ce lundi 10 juin au soir à la mairie. Une réunion à l’issue de laquelle la mairie et les professionnels de santé ont validé la création d’un centre de santé.
Frédéric Douchet a annoncé que cela permettrait d’attirer une fois par semaine des spécialistes d’Amiens ainsi qu’un cabinet de radiologie.
Un besoin urgent à Marseille-en-Beauvaisis
A Marseille-en-Beauvaisis aussi, l’idée d’un pôle de santé a pris forme. Mais cela dure depuis plusieurs années. Le sujet est d’autant plus urgent aujourd’hui que trois des quatre médecins de la commune sont proches de la retraite. Une équipe de coordination lance donc un appel aux médecins généralistes.
Pour les inciter à venir s’installer sur ce « territoire attractif », elle met en avant la possibilité de bénéficier d’une aide à l’installation car Marseille est située dans une zone d’action complémentaire, c’est-à-dire sous-dense en médecins. Autre attrait potentiel : les avantages fiscaux dus à la localisation en zone de revitalisation rurale (ZRR).
Deux projets qui entreraient dans le cadre du contrat local intercommunautaire de santé. La présidente de la Communauté de communes de Picardie verte (CCPV) Fabienne Cuvelier doit également rencontrer les acteurs du projet marseillais pour en discuter dans les prochains jours.
L’exemple de Formerie
A Formerie, le seul centre de santé de Picardie Verte existe depuis 2016.
“C’était une demande de la population. Nous avons plus de 600 personnes de plus de 65 ans. Ils avaient donc besoin d’un moyen d’accéder facilement aux soins, en regroupant tout en un seul endroit. Aujourd’hui cela me semble indispensable.»
William Bous, maire de Formerie
À tel point que la Ville travaille à agrandir son centre de santé afin d’accueillir deux nouveaux médecins.
“Il n’est pas facile d’attirer les professionnels de santé. Lorsque l’occasion se présente, nous ne pouvons pas refuser et nous devons l’accueillir correctement.“
William Bous
Et pour ce faire, le maire indique qu’il faudrait mettre en place quatre cabinets de 25m2voire six, si des professionnels supplémentaires souhaitent venir, ainsi qu’une salle d’attente pour trente personnes, à 50m2. Il faudrait également prévoir la mise en place de la téléconsultation.
Mais, comme le souligne le maire : «On se garde bien d’installer des métiers déjà présents sur la commune, comme les kinés par exemple. L’idée n’est pas de créer de la concurrence, mais plutôt d’offrir un maximum de services de santé à tous..»
William Bous espère que le permis de construire sera accordé d’ici fin juin, et qu’il recevra une réponse positive du Fonds européen de développement régional (FEDER) avant la fin de l’été pour lancer les travaux d’agrandissement en octobre prochain.
Quelles sont les différences entre les maisons de santé et les maisons de retraite ?
Grandvilliers dispose déjà d’un centre médical. Celui-ci regroupe médecins généralistes et sages-femmes. Mais contrairement au centre de santé pluriprofessionnel, le centre médical a pour vocation d’assurer la permanence des soins aux côtés des autres établissements médicaux pendant les heures de fermeture de ces derniers. Généralement entre 20h et 8h et le week-end.
Par ailleurs, le statut des médecins n’est pas le même. Alors qu’au centre de santé ce sont plusieurs professionnels de santé différents, exerçant en tant que médecins libéraux, au centre médical ce sont des médecins généralistes qui peuvent ensuite vous orienter vers d’autres spécialistes.
Un plus pour les professionnels
Nicolas est un étudiant en huitième année de médecine qui souhaite devenir médecin généraliste. Pour lui, les centres de santé sont devenus presque indispensables, notamment en milieu rural. D’ailleurs, parfois, ces derniers n’hésitent pas à tout faire pour mettre leurs médecins dans les meilleures conditions.
“Nous le constatons de plus en plus, notamment dans les zones rurales. Certaines communes proposent même des voitures de société ou des emplois aux conjoints des médecins.il assure. Avant, les conjoints étaient toujours secrétaires, mais ce n’est plus si courant aujourd’hui. D’autres emploient même des médecins avec un salaire fixe ou couvrent le loyer du cabinet.» C’est le cas de Formerie qui a décidé de prendre en charge le loyer des bureaux de tous les professionnels de son établissement de santé.
Il n’est pas si facile d’attirer des médecins qui souhaitent également trouver un endroit agréable pour leur vie personnelle.
“Quand on veut s’installer, c’est pour le long terme. Nous voulons pouvoir penser à notre vie de famille là où nous travaillons, donc avoir une école peut être essentiel. Ensuite, comme tout le monde, nous regardons quels services propose la commune, cela fait partie du confort de vie quotidien que chacun recherche en dehors de ses horaires de travail.»
Nicolas, étudiant en 8ème année de médecine
Enfin, les professionnelles en soins aiment travailler en équipe. “Les maisons de santé facilitent le parcours de soins, la relation de confiance avec les patients, et il est toujours plus agréable de travailler en équipe.“
252 établissements de santé dans les Hauts-de-France
Les centres de santé ont été introduits dans le code de la santé publique en 2007 pour offrir aux professionnels indépendants un mode de pratique collective.
En mars 2023, 2251 maisons de santé étaient en activité. L’objectif est d’atteindre 4 000 Ehpad en France.
Au 1er janvier 2024, dans les Hauts-de-France leur nombre était de 252 (projet sanitaire validé par l’Agence Régionale de Santé).
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