C’est la première question qui m’est venue à l’esprit lorsque TES Canada a annoncé son projet dédié à cet objectif de réduction de l’impact carbone des activités industrielles et de transport.
En consultant les données des ministères de l’Environnement du Québec et du Canada, on constate que chaque citoyen est responsable d’un peu plus de 8 tonnes de GES exprimées sous forme de carbone annuellement (alimentation, logement, habillement, déplacements, etc. ).
Réduire les émissions de carbone de 800 000 tonnes compense donc l’empreinte individuelle de 100 000 de nos citoyens. C’est plus que les populations des MRC de Mékinac, Des Chenaux et de la ville de Shawinigan réunies.
Et heureusement, il en reste pour compenser les activités des autres secteurs.
Dans mon domaine, l’agriculture, si important et nécessaire, l’empreinte carbone a augmenté de près de 6 % ces dernières années. Elle est le troisième émetteur de GES après les transports et l’industrie.
Toutes sortes de bonnes raisons expliquent cette augmentation alors que d’autres secteurs tendent à réduire leurs émissions. Il n’en reste pas moins que nous faisons partie du problème tout en étant en première ligne des conséquences du changement climatique. Les coûts et les pertes financières affectent la durabilité de plusieurs exploitations. Nos communes doivent jongler avec des factures de plus en plus élevées pour entretenir leurs infrastructures routières.
Aujourd’hui, on nous propose de faire partie de la solution. « À problème local, solution locale », m’a rappelé un collègue agriculteur.
Les promoteurs de projets profondément enracinés dans notre région ont besoin de partenaires pour leur approvisionnement énergétique. La disponibilité d’électricité pour leur procédé d’électrolyse de l’eau auprès d’Hydro-Québec étant limitée, c’est en misant sur l’autoproduction que ce projet devient possible.
Un grand nombre de propriétaires fonciers, agriculteurs et forestiers, ont ouvert leurs portes à ce projet. Cette ouverture doit être facilitée. Le choix du propriétaire de cibler une parcelle de moindre valeur pour ses activités est nécessaire. D’autres soulignent les avantages économiques pour les agriculteurs, leurs voisins, les municipalités et les entreprises locales.
Réduire notre empreinte carbone reste un défi. Pour moi, en accueillant en toute transparence le projet TES Canada, je fais ma part.
— Daniel Allard, Sainte-Thècle