Une entreprise émiratie a signé deux accords pour développer les énergies renouvelables et les banques de développement se sont engagées à financer les pays à revenu faible ou intermédiaire. Dans le même temps, la France et l’Azerbaïdjan connaissent un regain de tensions et les pays sont encore très loin d’un consensus sur le financement climatique. Voici ce qu’il faut retenir de la Cop29, ce mercredi 13 novembre 2024, qui se déroule jusqu’au 22 novembre à Bakou, en Azerbaïdjan.
Des accords pour développer les énergies renouvelables
La société émiratie Masdar a signé deux accords visant à développer des projets dans le domaine des énergies renouvelables, selon leAFP. Le premier concerne la création d’un parc éolien à Mingbulak, en Ouzbékistan, pour fournir de l’énergie propre à 300 000 foyers de la région et créer 1 000 emplois.
Le second, signé par le Premier ministre albanais Edi Rama, vise à créer une coentreprise pour fournir de l’électricité à l’Albanie et aux pays voisins via des interconnexions transfrontalières.
Les banques de développement promettent des financements
Les principales banques de développement se sont engagées à accroître leurs financements en faveur des pays à revenu faible ou intermédiaire, donnant ainsi un nouvel élan aux discussions en cours dans la capitale azerbaïdjanaise.
Un groupe de donateurs, dont la Banque mondiale et la Banque européenne d’investissement, ont annoncé un objectif commun visant à augmenter le financement de la lutte contre le réchauffement climatique à 120 milliards de dollars par an d’ici 2030, soit une augmentation d’environ 60 % par rapport au montant de 2023.
“Je pense que c’est un très bon signe” déclaré à Reuters Eamon Ryan, le ministre irlandais de l’Environnement, tout en précisant que “cela ne suffira pas” et que les pays et les entreprises doivent également faire leur part.
Des positions éloignées sur la finance
Les pays sont encore très loin d’un consensus sur le financement climatique, selon un nouveau projet d’accord publié aujourd’hui. La plupart des pays en développement réclament dans ce document « au moins 1 300 milliards de dollars par an » l’aide des pays riches, parmi de multiples propositions.
Une première ébauche du texte avait déjà été établie avant la Conférence des Parties par l’Égypte et l’Australie, désignées pour synthétiser des années d’affrontement Nord-Sud. Mais ce texte a été rejeté mardi à l’unanimité des pays en développement, qui le jugeaient trop favorable aux pays riches.
Tensions entre la France et l’Azerbaïdjan
La ministre française de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a annoncé qu’elle ne se rendrait pas à Bakou après les attentats “inacceptable” par le président azerbaïdjanais Ilham Aliev « contre la France et l’Europe ».
L’Azerbaïdjan, dont les relations avec la France sont très tendues en raison du soutien français à son ennemi historique l’Arménie, a été accusé par Paris d’ingérence lors des récentes émeutes en Nouvelle-Calédonie, allégations rejetées par Bakou.
Dans un discours prononcé lors de la Cop29 à Bakou, le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev a réitéré ses attaques contre Paris, dénonçant l’histoire coloniale de la France et parlant de « délits » de « Le régime du président Macron » dans ses territoires d’outre-mer, dont la Nouvelle-Calédonie.
Le Bangladais Muhammad Yunus dénonce une bataille « humiliante » pour l’argent
La bataille des pays en développement pour obtenir des fonds pour le climat est “humiliant”, » a déploré le leader par intérim du Bangladesh. « Il est très humiliant pour les nations de venir demander de l’argent pour réparer […] le problème que d’autres leur ont causé », déclaré auAFP Muhammad Yunus, prix Nobel de la paix, à Bakou
Les Occidentaux semblent réticents à dépenser davantage en période d’austérité et appellent à la mobilisation du secteur privé – une priorité. « un vœu pieux » pour les ONG.
La plupart des pays en développement sont favorables à un engagement annuel des pays riches d’au moins 1 300 milliards de dollars (contre environ 100 dollars aujourd’hui) et réclament davantage de subventions que de prêts.
Les négociateurs ont publié un nouveau projet d’accord sur le financement, comportant une série d’options, mais laissant des points de friction non résolus. Un nouveau texte de travail pourrait être publié dès jeudi.