Les locaux d’une start-up qui ambitionne de conquérir la France et l’Europe sont situés dans un petit village d’un peu plus de 200 habitants du Périgord Vert, Saint-Sulpice-de-Roumagnac, dans le Ribéracois, qui comme tant d’autres, est dans le besoin. d’un dermatologue.
Les chiffres sont alarmants. La Dordogne ne compte que 11 de ces spécialistes, dont deux bientôt à la retraite et un en congé parental ; à l’échelle nationale, 37 % de ceux qui travaillent aujourd’hui seront à la retraite en 2029.
Cancer du sein : diagnostic et traitement optimisés grâce à l’intelligence artificielle
Le cancer du sein, avec plus de 60 000 nouveaux cas annuels en France, est le principal cancer chez la femme, toujours responsable d’environ 12 000 décès par an. « Les images de radiologie, de médecine nucléaire, de pathologie numérique et les données multi-omiques (génomique, transcriptomique, métabolomique) permettent de créer des modèles basés sur des outils d’intelligence artificielle. Grâce aux équipes de l’École des Mines de Paris et de l’Institut Curie, l’Institut des Cancers des Femmes se positionne comme un acteur majeur en France dans l’utilisation de l’IA en oncologie », a déclaré récemment le Professeur Anne Vincent-Salomon, pathologiste et directeur de l’Institut lors d’une conférence de presse.
Face à ce constat, Jennifer Gauthier et son associé Olivier Delwante ont lancé SkinMed en février 2022. Leur idée est de permettre aux pharmaciens de réaliser un premier diagnostic de grains de beauté afin de désengorger les cabinets des patients présentant des lésions bénignes ou, au contraire, de détecter les situations à risque. « Nous allons aussi commencer à travailler avec des médecins », annonce le président de SkinMed.
Code couleur
L’entreprise est en train de recruter huit ou neuf délégués chargés du démarchage professionnel dans toute la France et a emménagé dans ses premiers locaux professionnels mi-septembre. «Nous sommes l’une des rares start-up basées sur un modèle économique viable», vante Jennifer Gauthier, selon qui SkinMed est rentable depuis ses débuts.
La première pharmacie, à Poitiers, a été équipée en décembre 2022 ; A ce jour, on en compte 122 sur le territoire national, dont 24 aux quatre coins de la Dordogne, sauf dans le secteur de Hautefort qui reste à conquérir. Comment fonctionne l’appareil ? Les pharmaciens louent chez SkinMed, à un prix non divulgué, un dermoscope (appareil constitué d’une loupe éclairée) et un téléphone leur permettant de prendre une photo d’un grain de beauté.
Cette dernière est immédiatement analysée grâce à un algorithme d’intelligence artificielle (IA), Skinan, qui donne un avis sous la forme d’un code couleur : vert, orange ou rouge. Dans tous les cas, les photos sont analysées par un dermatologue employé par SkinMed, basé dans les Ardennes.
Fusion imminente
Le patient, à qui une participation financière minimale peut être demandée, reçoit une réponse dans un délai de trois jours. «L’IA est capable de détecter neuf pathologies grâce à sa base de données, qui contient des photos de lésions bénignes et malignes et qui s’enrichit à chaque nouvelle photo prise», explique Jennifer Gauthier.
Or, l’IA Skinan n’a pas été développée par SkinMed, qui ne compte pas de « data scientist » (ou expert en big data) dans ses rangs, mais par Anapix Medical, une société basée dans les Bouches-du-Rhône. . Pour l’instant. SkinMed et Anapix Medical prévoient de fusionner d’ici la fin de l’année ou début 2025, annonce Jennifer Gauthier. « Nous en parlons depuis mars. Aujourd’hui, nous sommes le distributeur exclusif de leur plateforme. En ne formant qu’une seule entité, nous réaliserons des économies d’échelle. Nous gagnerons tous les deux. »
Renseignements au 05 33 83 60 18 ou au [email protected].