Une boîte blanche et carrée, de la taille d’une petite main, aimantée sur le miroir ou le distributeur de protections périodiques. A deux reprises, des étudiants ont découvert le dispositif espion orienté vers la cuvette des toilettes unisexes de la bibliothèque de Sciences-po Paris (7e arrondissement).
La première fois, mi-septembre, l’élève, intrigué par l’appareil, a découvert qu’il s’agissait d’une caméra, est allé le signaler à la direction de l’école de la rue Saint-Guillaume. Le temps pour le(s) voyeur(s) de retirer la boîte du miroir, qui n’a pas pu être transmise à la police. L’école avait déposé plainte au commissariat du 7e arrondissement. Elle n’a apparemment pas pris la peine d’en informer les étudiants. Alors que des contrôles réguliers avaient été mis en place.
Ce vendredi 8 novembre, c’est cette fois sur le répartiteur de protection périodique qu’un étudiant a débusqué la caméra. Elle l’a immédiatement retiré et il a été remis à la police lors du complément de plainte déposé par Sciences-po.
Il s’agirait d’une caméra connectée qui permettrait de visualiser des images en direct depuis un smartphone. Dans un mail adressé aux élèves, l’école a appelé à « une vigilance accrue ».
« Si vous trouvez des appareils de capture photo ou vidéo, nous vous recommandons de les photographier, puis de les saisir et de les apporter au bureau des inspecteurs », invite la direction de Sciences-po dans son mail d’information aux étudiants.
Une information qui arrive « trop tard », selon le premier syndicat étudiant de l’établissement, le Syndicat des étudiants. « Nous avons été informés de la découverte d’une première caméra par un syndicat de salariés de Sciences-po. Nous avons été surpris par le manque de transparence de la direction sur un sujet aussi grave. Il est irresponsable de ne pas informer immédiatement les étudiants qui pourraient tous être concernés. Nous avons été les premiers à informer la communauté étudiante », déplore Inès Fontenelle, étudiante de Sciences-po élue au BDE.
Contactée ce lundi, la direction de Sciences-po a assuré avoir pris « immédiatement toutes les mesures nécessaires pour répondre à cet acte inacceptable ».
« Des recherches ont déjà été lancées dans tous les locaux de Sciences-po et seront désormais systématisées », ajoute la direction, qui a également mis à disposition le centre de santé de l’école pour ceux qui en ressentiraient le besoin.