Il a reconnu mardi avoir pris une décision « qui ne serait pas forcément celle [qu’il aurait] prises au début du mandat ». Le maire écologiste de Bordeaux Pierre Hurmic a annoncé mardi qu’il créerait, d’ici mi-2025, une nouvelle brigade de police municipale, la brigade d’appui et de sécurité, « dont les agents, et eux seuls, seront équipés d’une arme de poing. Il s’inspire des « Bobbies anglais, dont seuls certains sont autorisés à détenir une arme à feu ».
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La cinquantaine d’agents qui la composera, “couvriront dans la journée, en priorité, les zones Capucins-Marne-Gintrac-Saint-Jean-Victor-Hugo, et épauleront les autres brigades en fonction des événements”, précise l’adjoint. sécurité Marc Etcheverry. Le soir, ils pourront opérer dans toute la ville. Ils seront équipés de véhicules « leur permettant de se déplacer rapidement d’un point de la ville à un autre ».
Une grève de la police municipale en juin
Longtemps opposé à l’armement de la police municipale, Pierre Hurmic faisait face depuis des mois aux attaques frontales de son opposition sur les questions sécuritaires. Elle a également essuyé fin juin une grève de ses policiers municipaux qui réclamaient d’être équipés d’armes meurtrières. « Le monde a empiré, il y a de plus en plus d’armes qui circulent dans la société, à partir de là, je trouve normal que du côté des polices municipales, il y ait aussi une manière de répondre à cette augmentation qui se justifie aujourd’hui. Et je suis très attentif à ma police municipale. Cela m’a fait réfléchir à la responsabilité. »
L’élu ne souhaite toutefois pas que son projet se réduise à la création de cette brigade armée. Le maire de Bordeaux estime avoir « pris le temps » d’apporter « une réponse globale à une question complexe ». Une nouvelle organisation sera également mise en place pour l’ensemble de la police municipale, avec une « territorialisation ». «Nous allons créer cinq secteurs géographiques et les policiers seront affectés chaque jour à l’un de ces cinq secteurs», explique Pierre Hurmic. Je leur demanderai de se déplacer principalement à pied ou à vélo. »
« Alors qu’on entend certains réduire la question de la sécurité au seul débat sur l’armement de la police municipale, j’ai une approche plus globale que cela », poursuit le maire. « Répondre simplement par oui ou par non à la question de l’armement est une réponse trop simpliste. Le plan que nous portons active tous les leviers accessibles à la communauté locale. Il dessine une vision bordelaise de la sécurité : pragmatique et équilibrée. »
“Une demi-mesure”, selon l’opposition
L’opposition n’a pas tardé à réagir. « Ce revirement constitue à nos yeux une bonne nouvelle », écrit le groupe Bordeaux Ensemble. « Nous saluons la décision d’accéder à notre proposition d’équiper certains agents d’armes mortelles. Rappelons que cela constituait également une demande des agents eux-mêmes qui avaient déposé une alerte sociale en ce sens avant l’été. Nous considérons que cette annonce constitue une demi-mesure qui ne répond cependant que partiellement aux demandes des agents. »
Le groupe macroniste Renouveau Bordeaux réclame de son côté « un élargissement de l’armement à toutes les brigades et policiers municipaux ». Il souhaite également « de vrais progrès pour améliorer l’attractivité du métier de policier municipal : organisation du temps de travail, qualité des locaux, qualité des équipements de protection ». Il demande enfin « la véritable augmentation des effectifs sur le terrain, régulièrement mise en avant par Pierre Hurmic, mais démentie par ses propres chiffres ».
Une demande de cession auprès d’une entreprise CRS
Pierre Hurmic assure que, depuis le début du mandat, « nous avons augmenté de 35 % les créations de postes de policiers municipaux et de médiateurs. Nous avons renforcé le système de vidéoprotection, que nous avons doté d’un véritable centre de surveillance urbain. Et j’ai demandé au ministre de l’Intérieur l’affectation permanente d’une société CRS à Bordeaux. Je réitérerai cette demande lors de mon rendez-vous avec lui dans deux semaines. »
Il a rappelé que “Bordeaux, comme toutes les grandes villes, n’est pas épargnée par les violences que traverse notre société”. Les crimes et délits « ont fortement augmenté de 2016 à 2019 » [+ 24,3 % par an]et depuis 2021 ils ont augmenté de manière moins significative [+ 9,9 % par an] », a-t-il déclaré.