La débâcle de Macron et des autres est une véritable pièce de théâtre politique qui ne cesse de captiver. Imaginons un instant, de manière purement hypothétique, ce que pourrait signifier pour le Maroc une victoire du Rassemblement National (RN) suite au la dissolution de l’Assemblée nationale et l’organisation de nouvelles élections législatives à la fin du mois.
Certains y voient un séisme politique des deux côtés de la Méditerranée, dont les répercussions seraient aussi variées qu’inévitables. Quel spectacle fascinant que celui de la politique, où chaque acte redéfinit le destin des nations et des peuples ! Bref, une victoire du RN aux prochaines élections en France pourrait conduire à une profonde reconfiguration des relations franco-marocaines. Si certains aspects, comme la coopération en matière de sécurité, pourraient en bénéficier, d’autres, notamment l’immigration et les échanges économiques, pourraient en pâtir.
Une redéfinition des relations bilatérales
Avec le RN au pouvoir, il est très probable que la politique étrangère française connaisse un changement significatif. Le Maroc, fidèle partenaire économique et stratégique de la France, pourrait voir cette relation redéfinie sous le prisme de la politique nationaliste et souverainiste prônée par Marine Le Pen et son parti. En effet, le RN, souvent critique à l’égard des accords de libre-échange et des relations multilatérales, pourrait remettre en question certains aspects de la coopération actuelle, notamment dans les domaines de l’immigration et du commerce.
Si le Rassemblement national (RN), dirigé par Jordan Bardella, arrive au pouvoir, cette position pourrait subir des ajustements notables. Le RN, qui prône un nationalisme fort et une politique étrangère plus claire, pourrait être tenté de revoir la politique française concernant le Sahara. En effet, une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine sur le Sahara pourrait être envisagée, comme un gage de bonne volonté envers Rabat et pour cimenter une alliance stratégique avec le Maroc.
Mais cette reconnaissance pourrait aussi être vue comme une provocation de la part de l’Algérie, farouche opposant à l’annexion du Sahara par le Maroc et soutien de longue date des mercenaires du Polisario. Cette décision pourrait attiser encore davantage les tensions dans la région et compliquer les relations franco-algériennes.
L’avenir des relations maghrébines
Les relations entre la France et l’Algérie, déjà marquées par des épisodes de tensions et de réconciliation, pourraient se dégrader sous un gouvernement RN. Le parti de Bardella, avec ses positions fermes sur l’immigration et la mémoire coloniale, risque d’offenser les sensibilités algériennes sur ces sujets cruciaux. Une politique étrangère française plus affirmée et moins conciliante envers l’Algérie pourrait raviver des frictions historiques, mettant en péril des décennies de travail diplomatique visant à apaiser les relations entre les deux nations.
Bref, une victoire du RN en France pourrait remodeler le paysage diplomatique en Afrique du Nord. Le soutien affiché à la souveraineté marocaine au Maroc sur la question du Sahara pourrait renforcer les liens franco-marocains, mais au détriment des relations avec l’Algérie. Ce scénario impliquerait une réévaluation stratégique des alliances et des partenariats pour les trois pays concernés, chacun cherchant à tirer le meilleur parti de la nouvelle situation politique.
Immigration, économie : quelles perspectives ?
L’immigration, sujet phare du programme RN, pourrait devenir un point de friction majeur. Une politique plus restrictive et un contrôle accru aux frontières pourraient compliquer les voyages et les échanges humains entre les deux pays. Pour les Marocains résidant en France ou souhaitant s’y installer, les procédures pourraient devenir plus dures, provoquant des tensions tant au niveau diplomatique qu’au sein des communautés marocaines en France.
Sur le plan économique, une victoire du RN pourrait aussi perturber les dynamiques actuelles. Le protectionnisme économique prôné par le parti pourrait nuire aux entreprises marocaines qui exportent vers la France. Mais cela pourrait également inciter le Maroc à diversifier ses partenariats internationaux et à renforcer ses relations avec d’autres puissances économiques, comme la Chine ou les pays du Golfe, à la recherche de nouvelles opportunités d’investissement et commerciales.
En matière de sécurité, une victoire du RN pourrait avoir des effets mitigés. D’une part, une collaboration renforcée dans la lutte contre le terrorisme pourrait émerger, les deux pays partageant des préoccupations communes en matière de sécurité. Cependant, les discours anti-immigration et anti-islam pourraient exacerber les tensions et compliquer la coopération en matière de sécurité, notamment en matière de renseignement.
Un tel bouleversement ne manquerait pas d’ironie, voyant une France nationaliste et protectionniste tenter de jouer les pacificateurs et les faiseurs de pouvoir en Afrique du Nord, dans un jeu d’influences où chaque mouvement est scruté et interprété avec suspicion et intérêt. « Show must go on », avec son lot de surprises et de rebondissements !
