Emmanuel Macron a tort de ne pas y aller dit Marie Pochon, adjointe de l’Ecologiste de la Drôme

Emmanuel Macron a tort de ne pas y aller dit Marie Pochon, adjointe de l’Ecologiste de la Drôme
Emmanuel Macron a tort de ne pas y aller dit Marie Pochon, adjointe de l’Ecologiste de la Drôme

Marie Pochon, the deputy for Les Ecologistes de la Drôme, was a guest of Bleu Drôme Ardèche this Tuesday morning

France Bleu Drôme Ardèche : un sommet mondial sur le climat dans un pays important producteur de gaz et de pétrole, est-ce que ça a du sens ?

Cela n’a en fait pas beaucoup de sens, compte tenu des enjeux climatiques qui sont absolument énormes. Maintenant, à mon avis, c’est important d’y être présent, d’avoir une voix forte. Nous sommes à la COP du financement. On attend désormais 2 000 à 3 000 milliards par an pour pouvoir soutenir l’adaptation au changement climatique, mais aussi les efforts d’atténuation. Parce qu’on ne peut pas vivre dans un monde à 4 degrés et aujourd’hui tous les engagements pris par les Etats nous mènent droit vers ce monde et donc je crois qu’il est important de pouvoir être présent, de porter la voix de la France, de porter la voix de l’Europe également dans ce pays malgré à la fois les pétrodollars qui y sont fabriqués mais aussi les violations des droits de l’homme contre les Arméniens notamment dont le gouvernement azéri est responsable. Je crois que ne pas y aller n’empêche pas que ce type de COP dans des États autoritaires se reproduise, puisque c’est précisément dans ces COP que se décident où auront lieu les prochaines et comment fonctionnent ces COP. Et puis, d’ailleurs, il a été demandé aux opposants azéris présents sur place de faire encore plus entendre leur voix. Même si effectivement, c’est assez absurde comme situation.

Cela veut-il dire qu’Emmanuel Macron a tort de ne pas y aller ?

Je le crois. Je n’appelle pas au boycott, je crois qu’il est assez absurde de s’envelopper dans la vertu du boycott, même si nous sommes confrontés à un vertige absolu qui est celui du changement climatique, celui du réchauffement climatique à plus 4 degrés, je le répète. , ça fait plus 3 degrés à l’échelle mondiale, ça fait plus 4 degrés en France. C’est tout simplement insupportable. Nous ne pouvons pas nous adapter à une France à plus 4 degrés. Nous sommes aujourd’hui confrontés à une augmentation des températures d’environ 1,5 degré depuis 1900 et nous en constatons déjà les impacts absolument dévastateurs qui touchent particulièrement les plus vulnérables. Emmanuel Macron ne va pas à la COP, cependant il ira a priori à la COP de certification en Arabie Saoudite, le tout pour vendre des EPR (réacteurs sous pression européens, ndlr). Nous sommes dans une forme d’usage, de coup de communication de la part du président de la République et d’un certain nombre de responsables politiques, d’hommes politiques irresponsables, face à des enjeux climatiques graves qui devraient mobiliser tout le monde, qui devrait être au cœur. de toutes les politiques publiques.

Il n’en reste pas moins que les COP se succèdent et on a l’impression que peu de choses avancent..

Il y a effectivement de jolis effets de communication. Là, on parle encore du vertige de la possibilité de notre propre fin. Il existe notamment des pays océaniens qui réfléchissent actuellement au statut d’État et qui ne disposent pas de territoire émergé. Nous devons prendre conscience de l’urgence dans laquelle nous nous trouvons. On étudie actuellement le budget et le fonds vert a été complètement édulcoré, on en a moins de 60% et on n’a plus de fonds d’adaptation au niveau territorial pour faire face au changement climatique, et effectivement on a toutes ces COP qui perdent du poids politique car de plus en plus d’États s’en détachent, dont la France, et l’Europe comprise. Je suis député français et je tiens donc à souligner la responsabilité de la France. Et on est dans une période qui n’est pas là, parce qu’on voit se développer le climato-scepticisme, on voit les secteurs gaziers et pétroliers dans une période extrêmement prospère depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, au nom de la sécurité énergétique, on voit émerger des l’extrême droite et le renforcement de l’extrême droite qui est anti-verte et qui est anti-climat, qui est climato-sceptique. C’est ce que dit M. Trump aux États-Unis, qui qualifie cela d’arnaque lorsqu’on parle de changement climatique. Donc effectivement, ça perd de la force et c’est extrêmement dangereux.

Les mesures prises lors de ces COP doivent-elles être rendues obligatoires ou non pour les États ?

Je crois que la politique est là pour prédire, pour anticiper l’avenir. Et je crois qu’il faut absolument, effectivement, que dans ce cadre, on se fixe des objectifs, qu’on se donne tous les moyens pour les atteindre. Là, on parle de finances, on n’est pas du tout sur les objectifs de financement pour pouvoir accompagner les pays du Sud dans leurs efforts d’atténuation et d’adaptation. D’ici 2100, près de la moitié de la population mondiale sera sur les routes si nous ne faisons rien. Donc derrière cela, il y a des défis, il y a des coûts futurs qui sont énormes, des coûts sociaux, mais aussi des coûts financiers, des coûts économiques. Les assureurs ont déjà déclaré qu’ils n’assureraient pas un monde à 3 degrés. A 3 degrés, c’est déjà le cas aux Etats-Unis, cela va arriver en Europe. Anticipons donc, et je crois que le rôle de la politique est celui-ci, pour fixer effectivement des objectifs contraignants et ensuite les tenir, bien sûr.

 
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