La France tergiverse sur l’hydrogène vert, les États-Unis en profitent

La France tergiverse sur l’hydrogène vert, les États-Unis en profitent
La France tergiverse sur l’hydrogène vert, les États-Unis en profitent

En raison du secret des affaires, on ne sait pas à quel prix TotalEnergies a négocié les 70 000 tonnes d’hydrogène qu’Air Products lui livrera pendant 15 ans à partir de 2030. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’au même moment, Air Products a signé avec TotalEnergies un contrat d’achat à long terme (PPA) pour 150 mégawatts (MW) produits par un projet solaire au Texas. Et que les partenaires envisagent de signer d’autres PPA du même type au Royaume-Uni, en Pologne ou encore en France, où le pétrolier a des partenariats avec Engie et Air Liquide.

Succès de la loi sur la réduction de l’inflation…

Mais le projet d’hydrogène vert Masshylia que TotalEnergies a monté en 2021 avec Engie pour décarboner sa bioraffinerie de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône, revu à la hausse en 2023, patine. Invoquant l’absence de demande industrielle et les difficultés de montée en puissance des électrolyseurs, Engie a annoncé qu’il reporterait à 2035 son objectif d’avoir 4 GW de capacité de production d’hydrogène vert dans le monde. Ses premiers projets seront «du côté des États-Unis», a prévenu Jean-Pierre Clamadieu, le président d’Engie lors du dernier congrès de France Gaz.

Il est vrai que l’Europe complique les choses avec ses réglementations restrictives et ses batailles technologiques – nucléaire contre énergies renouvelables. Consciente du problème, l’Allemagne, qui a un besoin urgent d’hydrogène pour s’éloigner du charbon sans recourir au gaz russe, a annoncé le 29 mai un projet de loi pour accélérer l’hydrogène, conférant à la molécule un statut d’importance exceptionnelle, qui facilitera les autorisations d’installation. infrastructures de stockage, pipelines de transport et électrolyseurs.

Et pas assez d’électricité décarbonée

La France tergiverse. Si elle a franchi une étape historique en 2020 en subventionnant les usines de piles à combustible et d’électrolyseurs et a annoncé qu’elle consacrerait 4 milliards d’euros à la production d’hydrogène vert en août, des appels d’offres sont en cours. Les conditions fiscales et les taux de rachat ne sont pas clairs. Et si, fin 2023, le gouvernement, face à la réalité, a présenté une révision de la stratégie nationale de l’hydrogène bas carbone – incluant notamment un volet infrastructure manquant et ouvrant la porte à d’éventuelles importations d’hydrogène vert – elle n’a pas été officiellement adoptée. . Et en tout cas, il n’apporte toujours pas de soutien clair à la demande.

Il faut dire que la France, qui destinait l’hydrogène bas carbone principalement à l’industrie et au transport lourd, n’est pas prête. Entre le retard du développement des énergies renouvelables et le vieillissement du parc nucléaire, le pays ne dispose pas d’excédent d’électricité à consacrer à la production d’hydrogène bas carbone. Or, en concentrant toute son énergie sur le nucléaire et en laissant les Américains prendre le leadership sur l’hydrogène vert, il pénalise non seulement ses fabricants français d’électrolyseurs, mais aussi toute une filière créatrice de carburants de synthèse, qui deviendront indispensables pour décarboner le transport aérien, mais n’ont aucun projet national sur lequel s’appuyer pour exporter et aucune visibilité.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV augmentation des tarifs de stationnement – ​​.
NEXT au conseil des Herblinois, le rapport financier est débattu