La nomophobie ou dépendance au smartphone touche 80% des Suisses

La nomophobie ou dépendance au smartphone touche 80% des Suisses
La nomophobie ou dépendance au smartphone touche 80% des Suisses

Une nouvelle étude révèle que la dépendance aux smartphones est en croissance en Suisse et touche de plus en plus d’individus, toutes classes sociales confondues.

Même si elle n’est pas encore officiellement reconnue, l’addiction aux smartphones se développe fortement et crée des situations de stress chez une grande partie de la population ; près de 40% de la population suisse présenterait “Des signes évidents d’addiction aux smartphones, parfois prononcés.”

Une nouvelle étude Comparis se concentre sur le phénomène de nomophobie (de l’anglais No Mobile Phobia) et les résultats sont inquiétants, notamment pour la santé mentale des jeunes Suisses romandes. Ainsi, les 16-35 ans sont particulièrement touchés par une utilisation excessive du smartphone :

« Dans cette tranche d’âge, 54 % souffrent clairement de nomophobie, avec des symptômes parfois prononcés. Seuls 14% peuvent se passer de leur téléphone portable sans problème. En revanche, parmi les plus de 55 ans, 38 % sont insensibles à l’addiction aux smartphones.»

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Au total, 77% des Suisses présentent des signes de nomophobie

Cette peur, qui dans les cas les plus sévères peut conduire à des troubles anxieux, se manifeste de différentes manières, comme l’indiquent les personnes interrogées par Comparis :

  • Le plus souvent, ils déclarent vérifier leur appareil plusieurs fois par jour pour s’assurer qu’ils n’ont manqué aucun message,
  • Vient ensuite l’évocation d’une sensation de stress en l’absence du smartphone,
  • En troisième position parmi les réponses les plus fréquentes vient le sentiment d’agitation à l’idée même de ne pas avoir son téléphone portable avec soi pendant au moins une journée,
  • De même, ils développent de l’anxiété lorsque la batterie de l’appareil s’épuise.

Les familles, premières victimes des smartphones

Si les jeunes sont vulnérables, tout le monde peut développer cette nomophobie, notamment parce que chacun a besoin d’un smartphone pour les activités les plus diverses : payer un croissant à la boulangerie ou à la Coop, montrer son abonnement CFF, vérifier l’heure ou consulter les médias. et les réseaux sociaux.

Un élément intéressant révélé par l’étude Comparis est la forte prévalence de cette nouvelle phobie parmi les familles de trois membres ou plus. Ainsi, les personnes qui en souffrent sont plus nombreuses dans ce dernier groupe que les individus vivant seuls ou les couples sans enfants. Jean-Claude Frick, expert numérique pour Comparis, explique le phénomène à l’œuvre et sa cause probable :

« Au sein des familles, la dépendance aux smartphones est souvent plus élevée, car les parents et leurs enfants partagent le besoin d’être joignables et d’avoir accès à l’information. De plus, à l’adolescence, les jeunes déteignent sur leurs parents lorsqu’il s’agit de l’utilisation de leur smartphone. Ainsi, certains objets passent du papier au numérique, comme le calendrier familial autrefois accroché au mur.

La Suisse romande particulièrement touchée

L’enquête représentative réalisée par le comparateur en ligne révèle des différences significatives entre les différentes régions linguistiques de Suisse puisqu’en Suisse romande “47% de la population présente des signes au moins évidents de nomophobie”, alors qu’en Suisse alémanique ce taux atteint 37 %.

Ce qui semble indiquer une corrélation entre ces nouvelles données et le fait que la digitalisation est plus développée en Romandie, comme le constate l’étude Digimonitor sur l’usage des médias en Suisse, qui incluait notamment le recours au streaming ou encore aux réseaux sociaux :

«La Suisse romande est également en tête pour l’utilisation des réseaux sociaux et des jeux»

Comparis constate encore une fois un contraste entre les campagnes et les zones urbaines du pays :

« En milieu rural, 28% des personnes interrogées peuvent se passer de leur téléphone portable sans problème (contre seulement 19% des citadins)

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A noter que le sexe, le niveau d’éducation ou le revenu n’ont pas d’influence significative sur la dépendance au smartphone et ses effets. (Hun)

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