Des milliers d’opposants à l’autoroute A69 dans le Tarn, deux policiers blessés

Des milliers d’opposants à l’autoroute A69 dans le Tarn, deux policiers blessés
Des milliers d’opposants à l’autoroute A69 dans le Tarn, deux policiers blessés

Malgré l’interdiction, quatre cortèges de groupes écologistes radicaux se sont élancés sur des chemins ou des routes de campagne. Un gendarme et un CRS ont été blessés lors d’affrontements.

Envoyé spécial

Plusieurs milliers de personnes ont rejoint samedi le rassemblement contre l’autoroute A69 Castres-Toulouse dans le Tarn, malgré l’interdiction par les autorités du week-end de mobilisation. Les opposants, parfois venus d’Espagne ou d’Allemagne, ont afflué à l’appel des groupes environnementaux locaux et des Soulèvements de la Terre. Il y avait 4 à 5 000 opposants écologistes, selon les organisateurs, 1 600 manifestants en pleine journée selon la préfecture, et 1 200 à 18 heures.

Parmi les manifestants, des couples avec enfants mais aussi des opposants qui veulent se battre. Dans un communiqué à la mi-journée, la préfecture du Tarn estimait avoir repéré, parmi les mobilisés, « 300 à 400 cagoulés et vêtus de noir ». Des heurts avec la police ont eu lieu dans l’après-midi. Un gendarme a été blessé par des tirs de mortier au cou. Un agent CRS a été brûlé par un fragment de cocktail Molotov. Tous deux reprennent du service. Un manifestant a également été blessé au mollet.

Trois véhicules de gendarmerie ont été endommagés et un véhicule de pompiers endommagé par des tirs de projectiles.

Des policiers pris en étau

Samedi matin, la police a bloqué la route D926, la stratégie étant d’empêcher les manifestants de quitter le camp établi sur un terrain privé. Un objectif illusoire. Quelques anti A69 ont traversé les champs. Résultat : en début d’après-midi, les policiers ont été pris entre deux cortèges et ont été lapidés. Ils ont répondu avec quelques bombes lacrymogènes. Le SDIS est intervenu pour éteindre les incendies.

Au carrefour D12 et D 926, des manifestants se sont installés en début d’après-midi et ont déployé des banderoles. « Ils font grand chose pour mobiliser la police sur ce point. Et d’autres cortèges plus « dissuasifs » agiront ailleurs.dit un habitué des manifestations.

Quelques minutes plus tard, sur une colline, les manifestants les plus violents ont interpellé les forces de l’ordre. D’un côté de la route, une colline tenue par les opposants, de l’autre, le tracé de l’autoroute. Les deux camps s’affrontent sous des tirs croisés de gaz lacrymogènes. Deux véhicules blindés Centaur de dernière génération ont été stationnés sur ce point chaud.

Un peu plus loin se trouve le restaurant Le cri de la Fourchette, vide et muré car situé sur l’axe autoroutier. La crainte des autorités : que ce lieu devienne un point focal pour les opposants les plus virulents.

Des slogans au-delà de la lutte contre l’A69

En fin de matinée, les militants ont tenu une conférence de presse : « Il y a 20 à 30 recours contre le tracé »» affirme un membre de La Voie Est Libre, une des associations opposées au projet. « Ici, tout est en jeu, en ajoute un autre, l’A69 représente la gestion d’une politique meurtrière”. « Notre seule arme est notre détermination »» a ajouté un manifestant.

Les slogans vont au-delà de la lutte contre l’A69. La solidarité avec le peuple palestinien a été applaudie. Un soutien a été apporté à « peuples colonisés par l’État français ». Plus largement, la lutte est menée contre « l’État capitaliste » et pour « une société où tout est déconstruit ». Gérald Darmanin, ce «sale violeur », “qui depuis cette semaine fait son petit numéro”, est hué. « Si nous devons passer par l’illégalité, nous le ferons parce que nous sommes légitimes ».

Le CRS sur la D926.
Angélique Négroni

Quatre cortèges différents

Quatre cortèges étaient organisés selon des couleurs différentes et partaient en ordre dispersé. Chacun a choisi son cortège, grâce à un tract. Le bleu est “le plus dur”. Les roses, féministes et déterminées, ont traversé les bois en direction de la D926. Les hommes cisgenres ne sont pas autorisés. Les premiers à partir étaient vêtus de noir, le visage caché.

Chacun choisit son cortège, grâce à ce dépliant.
Angélique Négroni

Des bénévoles souvent masqués

Le camp était implanté sur un terrain privé situé à proximité du village de Puylaurens, prêté par un agriculteur opposé au tracé. Plusieurs chapiteaux y ont été érigés et des centaines de tentes installées. Les photos sont interdites et les consignes sont strictes. Sur le parking, les manifestants cachaient leurs plaques avec du ruban adhésif épais. « Pour ne pas se faire repérer »dit un adversaire.

Les adversaires sont souvent masqués.
Angélique Négroni

« Il faut montrer au préfet qui ne cesse de répéter que la lutte décline, et aux élus, que nous sommes toujours déterminés »a déclaré Laurent Prost, du collectif La Voie Est Libre (LVEL), précurseur de la mobilisation.

Sur le site d’Atosca, société concessionnaire dédiée à cette autoroute et point de départ de la manifestation des opposants, des véhicules blindés et un système d’éclairage nocturne ont été positionnés.
Angélique Négroni

Lire aussiA69 : selon une note des renseignements, les manifestants ont décidé de renouer avec la violence

Près de 150 armes saisies par destination

Les CRS se sont positionnés sur un rond-point qui donne accès à la route principale menant à Puylaurens, point de ralliement des opposants à l’A69.
Angélique Négroni

A la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, les préfets du Tarn et de la Haute-Garonne avaient interdit tout rassemblement sur le territoire de 17 communes du Tarn, et 7 de la Haute-Garonne, situées sur le tracé de l’A69.

Les arrêtés préfectoraux ont été contestés par la Confédération paysanne et le Groupement national de surveillance de l’arbre (GNSA) devant le tribunal administratif de Toulouse, qui a rejeté vendredi soir leurs recours demandant la suspension de l’interdiction de mobilisation.

Environ 1 600 gendarmes et policiers ont été dépêchés sur le territoire de Puylaurens.

Huit personnes ont été interpellées jusqu’à présent, a annoncé vendredi soir le préfet du Tarn, Michel Vilbois, lors d’un point presse, où il a également annoncé la saisie de “148 objets destinés aux armes”dont, dit-il, « planches à ongles »de la “des couteaux de toutes tailles”de la « lance-pierres » ou une “pruneaux”.

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