L’essor du en Creuse face au manque d’infrastructures sportives

L’essor du en Creuse face au manque d’infrastructures sportives
L’essor du basket en Creuse face au manque d’infrastructures sportives

C’est un paradoxe : la pratique du est en plein essor en Creuse, plus de 40% de diplômés en deux ansmais elle se retrouve freinée par la difficulté d’accès aux infrastructures sportives en Creuse. Le comité départemental de basket a enregistré presque 500 nouveaux licenciés entre 2022 et 2024 : il est passé de 1050 licenciés à la fin de la pandémie de Covid-19, à 1412 à la rentrée 2024 et probablement 1500 d’ici la fin de l’année. année, une fois que toutes les licences ont été enregistrées.

Mais aujourd’hui, Certains clubs de la Creuse sont contraints de déménager à l’étranger ou de renoncer à accueillir davantage de monde parce qu’ils n’ont pas assez de places pour s’entraîner. “Certains clubs jonglent, comme Bénévent-L’Abbaye qui a été contraint de déménager à Grand-Bourg pour certaines catégories d’âge, et d’autres clubs refusent au contraire d’ouvrir de nouveaux créneaux alors qu’ils en ont la demande.» regrette François Le Caloch, le président du Comité départemental du basket en Creuse.

Au Sainte-Feyrois Basket-Ball, 50 enfants de 3 à 11 ans s’entraînent en même temps

A Sainte-Feyre, le club a organisé une réunion publique début novembre pour informer les parents de la situation. Créé en 2022, le club compte déjà deux ans plus tard 60 adhérents, en majorité des enfants. Problème : Sainte-Feyrois Basket ne dispose que de deux créneaux dans le gymnase municipal, un pour les adultes, et un seul créneau pour les enfants, toutes catégories confondues. Le programme d’entraînement des adultes a déjà été complété grâce à un accord avec le club de badminton, qui a accepté de faire de la place aux basketteurs. Le créneau initial, prévu pour l’école de basket, rassemble désormais 50 enfants âgés de 3 à 11 ans qui partagent un même terrain.

Nous formons toujours les enfants par catégorie, ils jouent donc sur un quart du terrain» explique Valentin Danchot, entraîneur et membre du bureau du club. C’est donc un défi logistique, poursuit-il : «Je vous mets au défi d’avoir 50 enfants dans le même gymnase, de donner des instructions à dix enfants en fin de journée, alors qu’ils ont déjà la journée de cours à leur actif, pendant que d’autres enfants à proximité font rebondir un ballon.

Parmi les conséquences, les enfants n’arrivent pas bien préparés pour les matchs : «Les U11, la catégorie la plus nombreuse, devraient jouer sur un terrain large. Ils ne progressent pas assez en jouant sur un quart ou un demi-terrain. Cela se ressent dans les matches, ils n’ont pas forcément les conditions physiques, ni les repères. Résultat, ils enchaînent les défaites et cela leur brise un peu le moral.» regrette le sélectionneur. Le club souhaite partager le créneau du mercredi après-midi où le gymnase est réservé plusieurs heures au football mais pas forcément utilisé. Ce que cette maman, Marie-Sophie Mayet, ne comprend pas : «Habitant Sainte-Feyre, on passe souvent devant le gymnase et quand on le voit toutes lumières éteintes, c’est frustrant..» Une situation regrettée par plusieurs parents du club qui se sont également fait connaître par message lors de la rédaction de cet article.

Pour cette mère, le problème vient aussi du fait que le gymnase est également utilisé pour d’autres activités le week-endcomme les loteries et les fêtes : «Or, nous disposons déjà d’une salle polyvalente, la salle Géo Legros, elle est certes plus petite que le gymnase, mais elle existe. Sans l’accord avec Saint-Vaury, les enfants ne pourraient même pas jouer les matchs» regrette Marie-Sophie Mayet. L’accord dont elle parle a été signé avec le club de Saint-Vaury qui accueille les matchs du club de Sainte-Feyre lorsque ce dernier ne peut les accueillir. “Mais cet accord n’est prévu que jusqu’à la fin de la saison. Cependant, le club s’expose à des sanctions si nous ne pouvons pas organiser de matches à domicile. » explique Valentin Danchot. Ce dernier regrette le manque de dialogue : «Nous aimerions trouver un accord avec le club de football comme nous le faisons avec le club de badminton. Nous sommes des associations et nous devons nous entraider. Et, en cas d’impossibilité d’accord, je pense que la mairie devrait imposer une médiation» poursuit le secrétaire du club de basket.

La mairie estime avoir déjà tenté de trouver des solutions. “Le mercredi, le créneau du gymnase est prévu pour le futsal et le football lorsque le temps est mauvais. Cependant, nous ne pouvons pas prévoir la météo à l’avance. Il est difficile de dire à un club qui existe depuis des années et qui fonctionne bien que son créneau lui est retiré au profit d’un autre club. Et si on trouve un entre-deux, on fait deux insatisfaits. Aujourd’hui, je ne vois pas vraiment de solution» explique le maire de Sainte-Feyre, Franck Réjaud, qui dit regretter cette situation. Il reste encore quelques créneaux disponibles, mais souvent en fin de soirée. Quant aux activités non sportives qui se déroulent dans le gymnase, «ponctuellement» souligne le maire, la municipalité espère construire une nouvelle salle polyvalente mais cette dernière ne verra pas le jour avant 2027, au mieux.

Quelles solutions ?

Le président du Comité Départemental du Basket se montre pragmatique : «Construire un gymnase coûte relativement cher, entre 3 et 4 millions d’euros et les budgets municipaux sont déjà très contraints donc il faudra du temps pour démarrer.» explique François Le Caloch. Mais il estime que d’autres solutions, moins coûteuses, sont possibles : «Des équipements plus légers peuvent être construits ce qui permettrait de générer un peu d’espace dans les gymnases» dit-il. Parmi ces équipements légers, le président du comité départemental pense au fonds d’aide au football amateur pour la construction de terrains de futsal indoor, soutenu notamment par l’Agence nationale du sport.

Après, il y a beaucoup de travail qui est fait actuellement au niveau du département et de la régionavec la conférence des financiers du sport, sur les équipements sportifs en Creuse. En espérant que nous puissions aboutir à des aménagements complémentaires, et pas seulement à des rénovations, même si cela est aussi nécessaire» conclut François Le Caloch. Du côté de l’Etat, le président du comité de basket-ball pointe clairement la mise en place d’un fonds de développement pour la construction de 5 000 terrains de sport en mais avec peu d’impact en Creuse pour le moment : « Fursac avait fait la demande mais elle a été rejetée au profit d’autres demandes émanant de plus grandes villes de la région.» regrette-t-il.

 
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