Placée sous contrôle judiciaire, elle est apparue au bar très fragile, honteuse de ce qu’elle devient lorsqu’elle boit trop. « Dans cette histoire, tout est infiniment triste », résume la partie civile, qui est également d’accord en esprit avec l’avocat de la défense.
Car c’est un cas où tout le monde s’accorde sur le constat : l’alcool est le fléau. En proie à des problèmes personnels, à de graves soucis de santé qui l’ont amenée à arrêter de travailler et aux accidents vasculaires cérébraux répétés de sa mère, la prévenue de 45 ans a fini par plonger. Cela se passe dans le Pays Bigouden (Finistère).
“Sans alcool, c’est un ange”
À deux reprises, dont un soir d’octobre, la prévenue s’est montrée violente envers son mari, avec qui elle partage sa vie depuis vingt ans. Violences entraînant une incapacité de 5 jours (ITT). “Quand elle ne boit pas, c’est un ange”raconte son compagnon, présent à l’audience ce vendredi 8 novembre, avec son fils. S’il se constitue aujourd’hui partie civile, c’est «pour briser ce cycle infernal».
Elle le reconnaît, elle l’aime toujours, veut reconstruire sa famille, mais dès que son mari tente de la faire hospitaliser ou appelle la police, “ça déclenche la haine en elle », rappelle le tribunal judiciaire de Quimper (Finistère).
Son mari raconte, à travers ses conseils, l’anxiété, l’état dépressif qui monte, mécontent de ne pas pouvoir faire grand chose pour celle qui partage sa vie. « Aujourd’hui, le père et le fils souhaitent que Madame retourne au domicile familial, mais l’autre réalité, c’est que ma cliente perd du poids et perd le sommeil. Mais il veut être là pour elle.développe Me Tiphaine Le Cornec, qui aide à comprendre qu’il semble y avoir de l’amour dans cette famille écornée par l’époque.
Le tribunal reconnaît que la prévenue a respecté les exigences de son contrôle judiciaire et prend soin d’elle-même. “C’est une situation douloureuse pour Madame qui est accablée par son alcoolisme”déclare le procureur.
Le tribunal l’a condamnée à six mois de prison avec sursis et à l’obligation de suivre un traitement. “Tu peux rentrer chez toi”il s’agit de la présidente, Lucile Chaussade. Elle explique vouloir s’impliquer dans des associations, avec la Croix Rouge si elle le peut.