Emmanuel Macron ne participera pas au sommet sur le climat à Bakou, une première depuis 2019

Emmanuel Macron ne participera pas au sommet sur le climat à Bakou, une première depuis 2019
Emmanuel Macron ne participera pas au sommet sur le climat à Bakou, une première depuis 2019

[RECTIFICATIF. Une première version de cet article indiquait, à tort, que c’était la première fois qu’Emmanuel Macron serait absent d’une COP. Le président de la République ne s’était pas rendu non plus aux COP24 et 25, en Pologne et en Espagne, précise l’Elysée. Nous présentons nos excuses à nos lecteurs.]


Une COP29 sans président français. Emmanuel Macron ne se rendra pas au sommet de l’ONU sur le climat organisé à Bakou, en Azerbaïdjan, à partir de lundi 11 novembre, a confirmé l’Elysée à franceinfo. “Aucun dirigeant français ne participera au segment de haut niveau, c’est la première fois depuis l’accord de Paris” de 2015, a déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, au Sénat, mercredi 6 novembre. Le chef de l’État n’avait plus manqué une COP depuis 2019 et la COP25 de Madrid, où Edouard Philippe représentait la .

Une centaine de chefs d’Etat et de gouvernement sont attendus lors de la séquence de sommets destinée aux dirigeants, les 12 et 13 novembre, selon les organisateurs de la COP29. Le chancelier allemand Olaf Scholz et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen seront également absents. En revanche, le Premier ministre britannique Keir Starmer et l’Espagnol Pedro Sanchez y sont attendus.

L’absence d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte de dégradation des relations entre la France et l’Azerbaïdjan, après la condamnation française de l’offensive militaire azerbaïdjanaise contre les séparatistes arméniens du Haut-Karabakh, en septembre 2023, qui s’est soldée par la reconquête de cette région par Bakou et l’exode de plus de 120 000 civils arméniens.

La France a depuis accru son rapprochement avec l’Arménie, rival historique de l’Azerbaïdjan, en lui fournissant des armes et en soutenant sa position. En réponse, Bakou a choisi d’alimenter les mouvements indépendantistes dans les territoires français d’outre-mer. À la télévision et dans les journaux azerbaïdjanais, un fort sentiment anti-français est devenu omniprésent.

L’organisation de ce sommet par l’Azerbaïdjan est également dénoncée par de nombreuses personnalités politiques françaises de tous bords. C’est notamment le cas d’Anne Hidalgo (PS), Laurent Wauquiez (LR) et Yannick Jadot (écologistes). Ils ont appelé « le gouvernement à soutenir une action forte et symbolique pour le boycott de la COP29 »dans une chronique publiée dans Le Figaro JEUDI. Avec une trentaine d’autres personnalités, ils réclament « la libération immédiate et inconditionnelle des otages arméniens, le droit au retour en toute sécurité des 120 000 réfugiés du Haut-Karabakh (…) et le respect de l’intégrité territoriale de l’Arménie ».

Le régime au pouvoir en Azerbaïdjan a également intensifié sa répression contre ses opposants en vue de la COP29, selon un récent rapport de l’ONG Human Rights Watch.

“Nous avons des relations complexes, ‘compliquées’ dans le langage diplomatique, avec l’Azerbaïdjan, et il n’y aura aucun événement auquel participeront des responsables français qui mettrait en lumière d’une manière ou d’une autre tel ou tel élément de la politique azérie.”a détaillé Agnès Pannier-Runacher devant la commission sénatoriale de l’aménagement du territoire et du développement durable.

Malgré ce contexte houleux, la France refuse « Politique des chaises vides ». Même si la ministre française de la Transition écologique explique qu’elle aurait préféré que la COP29 «ne restez pas à Bakou»elle y ira du 21 au 24 novembre pour la phase finale des négociations. “C’est à nous de porter les couleurs de l’accord de Parisdit Agnès Pannier-Runacher. La COP est une négociation multilatérale de l’ONU qui est la seule négociation liée au climat qui rassemble tous les pays du monde.

La France et l’Union européenne veulent continuer à se mobiliser pleinement sur les négociations climatiques, alors que l’élection de Donald Trump pourrait remettre en question certaines avancées. Le principal enjeu de la COP29 est de revoir à la hausse le montant de l’aide climatique annuelle des pays développés aux pays en développement, au-delà des 100 milliards de dollars actuels.

«L’engagement [d’Emmanuel Macron] en faveur du climat est un marqueur fort de sa politique »assure pour sa part que‘Élysée. OMS rappelle que la France « se prépare à accueillir la conférence des Nations Unies sur l’océan à Nice, en juin 2025 » et qu’elle « co-préside avec le Kazakhstan le One Water Summit, qui aura lieu en Arabie Saoudite en décembre ».

 
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