Que signifie ce scénario ?
Paul Neau. Nous présentons un scénario pour une France neutre en carbone en 2050, fonctionnant à 100 % aux énergies renouvelables. L’étude part de la sobriété. Nous vivons dans un monde qui gaspille beaucoup d’énergie. On a constaté qu’avec de simples messages d’alerte, la consommation d’électricité et de gaz dans le pays chute de 10 %. Par des difficultés financières, mais aussi pour des raisons civiques et climatiques. Ce qui est gigantesque. La sobriété est donc quelque chose qui peut se déployer rapidement.
Qu’en est-il de la production globale de cette énergie ?
En 2050, l’électricité représentera la moitié de l’énergie consommée en France. Aujourd’hui, c’est un quart. L’autre partie reste le pétrole, le gaz surtout. Nous misons sur le développement des énergies dites renouvelables, notamment éolienne et solaire.
Est-ce vraiment un scénario possible ?
Bien sûr. Chez négaWatt, les experts sont des gens de terrain. On sait que cela existe déjà ici et là, localement. C’est surtout souhaitable, quand on sait que les Français émettent quatre fois plus de gaz à effet de serre que les recommandations. Bien entendu, tout cela ne se fait pas en un an. Il faut rénover les logements, développer les voitures électriques, déployer les mobilités douces.
Qu’entends-tu par négaWatt ?
C’est le principe de dire que le watt, le kilo ou le mégawatt le moins polluant est celui qu’il n’est pas nécessaire de produire. Du moins pas « naturellement ».
La Charente a-t-elle déjà pris ce virage ?
La France a un fort potentiel. Nous avons le vent, le soleil, l’eau, la biomasse mais aussi la mer. La région Nouvelle-Aquitaine et la Charente également. Les ressources hydroélectriques sont peu nombreuses, mais ces départements restent très ensoleillés et venteux, notamment grâce à sa proximité avec l’océan et ses nombreux reliefs.
