pour contrefaçon, ils vont en prison

pour contrefaçon, ils vont en prison
pour contrefaçon, ils vont en prison

DUn beau linge sur les bancs du tribunal judiciaire de La Rochelle, jeudi 7 novembre. Louis Vuitton, Guerlain, Christian Dior, Givenchy, Kenzo, pour ne citer que les groupes de luxe représentés par leurs avocats parties civiles. Prada, Lacoste, Balenciaga, Rolex, Cartier et autres Nike, également victimes, n’ont pas fait le déplacement à l’audience, où ont été jugés deux vendeurs ambulants, âgés de 32 et 21 ans, au dossier déjà fourni.

L’intégralité de leur catalogue (vêtements, chaussures, montres, sacs à main, produits cosmétiques) était disponible sur le réseau social Snapchat, avant diffusion en ventes privées dans des appartements loués sur Airbnb ou « au fond du camion », de L’Houmeau à Rochefort en passant par en passant par Aytré. Difficile de rester discret. Leurs activités étaient étroitement surveillées par les gendarmes depuis près d’un an lorsque, le 2 mars 2023, l’un d’eux est interpellé par les policiers de La Rochelle, la voiture remplie d’objets contrefaits. Les perquisitions ont confirmé le travail des enquêteurs et ont même révélé l’existence de travaux cachés.

Plus de 15 000 euros en un mois

Lors de l’audience, l’aîné du duo explique avoir constitué des économies. « J’appelle ça du blanchiment d’argent », rétorque le président Gérald Faucou. Sophie Dubas, pour le ministère public, souligne le confort de vie assuré par la vente de contrefaçons. Pour preuve, la location d’un bateau toute l’année. Les avocats des parties civiles réclament le préjudice causé par ces activités illicites mais néanmoins rémunératrices : jusqu’à plus de 15 000 euros en un mois.

“Louis Vuitton est la marque la plus contrefaite au monde”, déclare M.e Lorena Raulot, assurant que le groupe LVMH “n’est pas là pour s’enrichir, mais pour réparer les dégâts”. Le leader mondial du luxe, propriété de Bernard Arnault, l’une des personnes les plus riches de la planète, n’est en effet pas à un euro symbolique. Mais il réclame une compensation, à la hauteur du « manque à gagner » et de la « dévaluation de la marque » qu’engendre le fléau de la contrefaçon.

Dossiers LVMH

« A Clignancourt, ils sont partout ! », clame Margaux Canon, étudiante en droit, évoquant « une certaine tolérance » envers les porteurs de marques contrefaites, qui ne sont « pas ceux qui achètent sur les Champs-Élysées ». Me Quentin Loisel évoque les bénéfices records de LVMH en 2023, 16,3 milliards d’euros. « C’est sûr, ces entreprises ne vont pas bien… »

Faut-il informer l’Ussaf et l’État que des personnes travaillent au noir ? Il faut prévenir tous les trafiquants de drogue de La Rochelle dans cette affaire

L’avocat se moque aussi des accusations de travail dissimulé. « Faut-il informer l’Urssaf et l’État que des gens travaillent au noir ? Il faut prévenir tous les trafiquants de drogue de La Rochelle dans cette affaire. » Enfin, Me Loisel note que, dans le cadre d’une affaire pénale, LVMH opte pour l’opération financière, quitte à payer dix millions d’euros d’amende d’intérêt général et à éviter la prison aux responsables.

Les deux prévenus ne sont pas à l’abri : l’un écope de huit mois et 10 000 euros d’amende, son frère cadet, déjà incarcéré à Niort et visé par une enquête pour une rixe mortelle, trois mois. Chacun devra verser mille euros aux parties civiles pour préjudice moral. Egalement poursuivie, une mère célibataire qui avait accepté de garder sur son compte l’argent d’un des vendeurs (40 000 euros), sans se soucier de son origine, a été condamnée à quatre mois de prison.

 
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