La colère des éleveurs périgourdins est forte à quelques jours de la reprise du mouvement agricole. Ce jeudi 7 novembre 2024, la FDSEA de Dordogne et les Jeunes Agriculteurs de 24 ont organisé une élevez votre voix face à la propagation des épidémies et des maladies qui touchent les élevages bovins et ovins. En effet, la MHE, maladie hémorragique épizootique, forme de grippe sévère, fait des dégâts en Dordogne. « Près de 200 cas enregistrés » selon les syndicats. La maladie vient du sud de la France et même de l’Espagne.
Un autre virus proche de la Dordogne, le FCO, plus communément appelé maladie de la langue bleuequi progresse depuis le nord de la France. « Cela fait des mois que nous alertons les autorités locales et nationales pour nous aider à faire face à ces maladies. Mais rien n’a changé”regrette Nicolas Lagarde, responsable de la filière viande bovine au sein de la FDSEA 24. “Nous sommes très, très en colère”poursuit l’éleveur.
Pas de vaccins à l’horizon
La solution pour lutter contre ces maladies réside dans les vaccins, mais c’est là que les choses bloquent. En effet, le vaccin contre le MHE est disponible, mais il est supporté par les éleveurs et donc non remboursé par l’Etat. « Nous demandons à être entendus et surtout soutenus »explique Fabien Prunet, membre des Jeunes Agriculteurs de Dordogne.
« Concernant le FCO de type 3, le gouvernement avait promis des doses et on attend toujours de voir la couleur des vaccins. Il n’y en a pas”argumente-t-il. Bien que cette maladie n’ait pas encore été détectée dans notre département, des cas ont été enregistrés en Charente-Maritime et en Corrèze. « C’est proche même si nos éleveurs de Dordogne n’ont pas encore les moyens de lutter contre cela. Ce n’est pas normal”» précise Joël Freret, président de la FDSEA en Dordogne.
« 5 000 naissances de veaux en moins »
Les conséquences de ces maladies commencent déjà à se faire sentir dans le département. Selon les syndicats, le la fertilité du bétail est en baisse. « 5 000 naissances en moins par rapport à l’année dernière »explique Nicolas Lagarde, responsable de la filière viande bovine au sein de la FDSEA 24. « Le bétail est en danger si nous ne vaccinons pas rapidement et sans payer des frais excessifs ».
Un autre point qui irrite les agriculteurs, c’est que les brouteurs, ces petits veaux vendus vivant à l’étranger, doivent absolument être vaccinés. “En Dordogne, nous exportons beaucoup vers l’Espagne et l’Italie et là, malheureusement, les portes sont fermées car nous ne pouvons pas nous procurer les trois vaccins nécessaires”explique Fabien Prunet, membre des Jeunes Agriculteurs de Dordogne.
Dans le même temps, la grippe aviaire se rapproche également de la Dordogne. Ce jeudi, un cas de grippe aviaire détecté dans une ferme des Landes. Le niveau de risque devrait être augmenté dans les prochains jours par la Préfecture de Dordogne concernant les exploitations agricoles du Périgord.