A À l’ère du « tout Internet », il semble presque impossible de s’en passer. Claire-Marie et Jean-Luc Bertin y sont contraints. Depuis deux mois, le couple, parti de Bordeaux en 2017 pour le calme du village de Léogeats, est totalement coupé d’Internet et du téléphone. Cette coupure coïncide selon eux avec la fin des travaux de la route de Cameillac dans le cadre du déploiement de la fibre.
« Pendant les travaux, il y a eu des coupures de quelques minutes ou au pire quelques heures, mais depuis le 5 septembre, nous n’avons plus rien », raconte Claire-Marie Bertin. Pourtant, tout est revenu à la normale chez leurs voisins.
Double peine
Ce n’est pas la première fois que la famille se retrouve dans cette situation, mais cela n’a jamais duré aussi longtemps. Au début du confinement en mars 2020, ils avaient passé plusieurs semaines sans internet ni téléphone car les câbles avaient été arrachés par un camion. Même chose en 2022.
“Nous sommes condamnés à attendre, nous sommes les dindes de la plaisanterie”
À cette panne s’ajoute un réseau mobile instable. « Les appels mobiles, c’est bien, mais la 4G est très incertaine, on ne sait jamais combien de temps on aura une connexion. Quand l’ADSL fonctionnait, on s’en fichait, mais maintenant on a beaucoup de problèmes… » Alors quand la famille a besoin d’utiliser Internet, elle attend patiemment ou se rend dans un endroit où la 4G fonctionne, en ville par exemple, A 2 kilomètres de la maison. Pas très pratique.
« C’est invalidant au quotidien », souffle la maman. D’autant plus que son mari, menuisier, a besoin d’Internet pour les commandes – il a pris du retard auprès de ses fournisseurs en raison de recherches de produits plus longues –, le contact client, l’administration. Et leur quatrième fils, en Terminale, ne peut pas consulter le manuel en ligne ni faire certains devoirs quand il le souhaite. Autre impact : la famille dispose d’une chaudière connectée. Sans Internet, elle ne peut plus régler le chauffage ni l’eau chaude.
Ennui
Claire-Marie Bertin ne compte plus le nombre d’appels passés vers SFR, leur opérateur. Un premier technicien est venu changer la box, en vain. Pour SFR, le problème viendrait de la ligne, donc de la part d’Orange – l’opérateur d’infrastructure qui construit, entretient et exploite le réseau – l’opérateur commercial ne peut que formuler des demandes d’intervention.
Le 10 octobre, un technicien d’Orange a remplacé la prise téléphonique et le câble reliant la ligne à la maison. Toujours rien. Au 6 novembre, aucune nouvelle intervention n’est prévue. « Si on n’appelle pas, SFR ne nous tient pas informé de l’avancée du dossier, c’est embêtant. Nous sommes condamnés à attendre, nous sommes les dindes de la plaisanterie. »
Contacté par « Sud Ouest », Orange affirme que le « branchement de la box était revenu sur les rails » après l’intervention du technicien, s’appuyant sur le rapport de ce dernier, mais qu’il « a pu sauter à nouveau depuis », et assure qu’il n’a « reçu aucune autre demande d’intervention ». De son côté, SFR indique que « la demande a été transmise aux services techniques en précisant le caractère urgent compte tenu de la période d’indisponibilité » et que les clients recevront un retour « dans les plus brefs délais ».