« En 2024, 0,9 % des transactions réalisées en Isère l’ont été par des acheteurs étrangers non-résidents »indique Maître Clément Dubreuil, notaire. Ils étaient déjà inférieurs à 1% en 2022, selon les Notaires de France.
Mais tout le monde ne choisit pas d’acheter un vestige médiéval pour le restaurer dans le respect total des lieux comme le firent, dans les années 1995-2005, un Américain puis un couple d’Australiens tombés sous le charme de la tour du Treuil à Allevard.
Étrangers et expatriés
« Deux clientèles internationales cohabitent dans la région »explains Dominique Tournier, real estate expert in Grenoble. « Ceux qui achètent une résidence secondaire et ceux qui viennent travailler dans la région. »
According to Véronique Madoré, associate director of the real estate agency Espaces Atypicals in Grenoble, “ Les expatriés français peuvent être inclus dans cette clientèle internationale. »
Certains anticipent en effet leur retour en France et achètent un bien comme résidence secondaire, comme ce Grenoblois vivant en Afrique tombé sous le charme d’une villa californienne de 215 m² construite dans un parc arboré de 5 000 m² ou ce couple travaillant à Shanghai, séduit par une maison de 300 m² avec piscine à Saint-Martin-d’Uriage.
Acheteurs de tous les pays
La région grenobloise dispose de nombreux atouts pour attirer ces acheteurs étrangers : un tissu économique, scientifique et académique très dynamique avec ses entreprises internationales, ses centres de recherche, ses grandes écoles et facultés, mais aussi les massifs qui la bordent, fabuleux domaines d’activités de plein air.
Et ces acheteurs potentiels ne viennent pas uniquement d’Europe. « Nous sommes aussi contactés par des Américains, des Australiens, des Indiens, des Chinois… » notes Véronique Madoré.
La diffusion de ses annonces immobilières sur des plateformes telles que Propriétés Le Figaro ou Listglobally offre une solide visibilité internationale à l’agence. Toujours. Ce marché reste un micro-marché.
Romain Reverbel, directeur de l’agence Prestige Transaction Grenoble, le confirme : « Nous avons peu d’acheteurs étrangers. Rien à voir avec Nice où dans notre agence nous parlons anglais tous les quatre matins. »
Les acheteurs potentiels venus travailler dans la région recherchent plutôt des biens proches des commodités comme ce couple indien propriétaire d’un loft triplex de 146 m² à Grenoble depuis 2022, acheté 350 000 €.
« Et ceux qui viennent des USA recherchent des espaces d’au moins 150 à 250 m². Plutôt en hyper-centre”souligne Sylvie Barrier, conseillère immobilière chez Espaces Atypiques.
Mais ils doivent souvent faire preuve de patience.
Station majoritairement européenne
Le « Foreign Account Tax Compliance Act » (FATCA), loi entrée en vigueur le 1er juillet 2014 aux États-Unis pour lutter contre l’évasion fiscale, rend plus complexe l’acquisition d’un bien immobilier pour les contribuables domiciliés fiscalement aux États-Unis.
« Les démarches prennent du temps et peuvent nécessiter l’intervention d’avocats fiscalistes »témoigne Karine Lambert, agent commercial de l’agence Madame Immobilier à Saint-Ismier, contactée par des Américains qui, venant souvent travailler à Grenoble, envisagent de s’y installer.
En montagne aussi, les acheteurs étrangers ne sont pas légion. «Nous avons avant tout une belle clientèle française» indique Françoise Robin, responsable de l’agence immobilière Sotheby’s International que le groupe DeSavoie à Tignes ouvrira début décembre à L’Alpe d’Huez.
Et même pour des spécialistes comme Leggett international immobilier, seules 12 de ses 34 transactions réalisées en Isère en 2023-2024 l’ont été par des étrangers.
« La moitié des biens que j’ai vendus au cours des 10 dernières années ont été achetés par des Britanniques »ajoute Niven Dyer, agent commercial Leggett dans l’Oisans.
C’est par exemple le cas de ce chalet au coeur de Venosc qui, rénové, est remis en vente pour 499 000 €. “Mais depuis le Brexit, c’est de plus en plus compliqué pour eux s’ils ne disposent pas d’un bon apport financier.” note-t-il.
Dans les autres massifs, les acheteurs étrangers sont moins nombreux. Mais toujours plutôt européens, à l’image de ces Belges devenus propriétaires pour 212 000 € d’une résidence secondaire de 150 m² sur 450 m² de terrain en excellent état à Corps, en 2023.
Qui sont les acheteurs étrangers ?
Selon les Notaires de France, la part des acheteurs étrangers résidents représentait 4,5% des achats immobiliers existants en France et celle des étrangers non-résidents 1,8%, pour un total de 6,2%.
Les acheteurs étrangers non-résidents ont acheté 2% des maisons anciennes, 1,5% des appartements anciens et 1% des appartements neufs vendus à l’échelle nationale.
Et en Auvergne-Rhône-Alpes, 23% de ces étrangers non-résidents étaient suisses, 18% britanniques et 17% belges.
Ils ont acheté des maisons anciennes en moyenne 35 % plus cher que les étrangers résidents, soit bien plus que la moyenne nationale (+ 13 %) ou celle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (+ 25 %).
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