Il n’y a pas que sur la carte touristique de la France qu’Étretat (Seine-Maritime) se taille la part du lion. Car malgré ses 1 244 habitants, la petite commune de la côte normande est l’une des stars du web, notamment sa page Wikipédia, consultée chaque jour en moyenne par 454 personnes, selon une récente étude du cabinet Nouvelles Marges sur une période de deux ans couvrant au total 1 600 petites communes françaises.
Mais c’est surtout la moyenne des consultations par rapport à son nombre d’habitants entre le 1er janvier 2021 et le 31 décembre 2022 qui la place sur la première marche du podium. Car, comme l’indique l’étude : « Par rapport à leur population globale, les petites villes françaises reçoivent en moyenne 6,4 visites par habitant sur la période d’observation, contre seulement 5,6 pour une ville moyenne (…) et 2,5 pour les 22 métropoles. » Ainsi, avec un chiffre de 266,4 clics par habitant, Étretat se situe à des années lumières des villages de taille comparable, et encore plus loin des villes et métropoles moyennes.
Pour Éric Baudet, l’un des responsables de l’Office de Tourisme Le Havre-Etretat-Normandie, ce résultat n’est qu’une demi-surprise : « Il ne fait que renforcer ce que l’on sait déjà sur l’attractivité d’Étretat, qui est à la fois un atout et une difficulté dans le domaine. rapport aux capacités d’accueil de ce site exceptionnel. »
Comme le montre l’étude, ce n’est pas seulement le facteur touristique qui entre en jeu. Une exposition télévisée grâce à un film ou une série, un événement comme le Tour de France ou un coup de projecteur comme Stéphane Bern et son « village préféré des Français » peut créer un pic de fréquentation qui a des effets dans le temps. Netflix et son « Lupin » n’y sont pas pour rien si le site a atteint 1,5 million de visiteurs l’an dernier. Mais, à Étretat, ces sommets ajoutent à une célébrité internationale qui n’a pas d’égal en France.
« Cela fait plusieurs années que nous n’avons pas communiqué sur Étretat durant l’été. Même sur notre compte Instagram, nous ne publions pas. Nous recommençons pour l’arrière-saison afin de montrer que le village vit toute l’année », poursuit Éric Baudet, qui voit depuis peu se multiplier les sujets consacrés au surtourisme qui prennent comme exemple les plus célèbres falaises de la Côte d’Albâtre. . « À long terme, cela peut avoir un effet négatif. Nous essayons donc de faire passer des messages sur le bon comportement du touriste, sur des conseils de sécurité sur les sentiers de randonnée ou sur la plage. C’est un équilibre délicat à trouver. »