Dans le cadre d’une expérimentation visant à dynamiser l’industrie de la pêche locale, un chalutier du groupe Abchee s’est aventuré à plus de 180 kilomètres des côtes guyanaises pour une campagne de quatre jours. Cet essai visait à capturer des espèces pélagiques comme le thon et l’espadon, en vue d’évaluer leur présence et leur potentiel de pêche dans les eaux guyanaises. La campagne a permis la capture de quelque 300 kg de poissons, dont de l’albacore, du marlin, de l’espadon et du voilier.
Deux autres campagnes expérimentales sont prévues dans les prochaines semaines pour approfondir ces premiers résultats. A bord, un observateur scientifique enregistre les données nécessaires au suivi de cette expérience. Nicolas Moulanier, biologiste marin et observateur scientifique pour le bureau d’études Fishing Cleaner, explique au micro de Guyane la 1ère : « Le nombre d’hameçons, la longueur de la ligne, la phase lunaire d’abord. Une fois la ligne récupérée, nous enregistrerons toutes les espèces capturées, qu’elles soient ciblées ou accidentelles, les peserons, mesurerons et classerons toutes ces données.
Contacté par Outremers360, Ryan Persaud, directeur de la société Abchee qui a organisé cette campagne, se montre optimiste :
« C’est une première campagne expérimentale très positive qui porte ses fruits puisqu’aujourd’hui nous pouvons attester de manière concluante qu’il y a bien de grands pélagiques dans les eaux guyanaises. En fait, nous avons capturé quatre espèces différentes : l’albacore, l’espadon, le marlin et le voilier. C’est donc une réussite ! Bien entendu, ces captures ont été réalisées dans le cadre de la convention de dérogation expérimentale de la Direction des Affaires Maritimes, il n’y a donc pas eu de ciblage spécifique de ces espèces, on est resté dans une démarche purement scientifique d’identification, d’identification et de collecte de données liées à la présence de ces espèces dans les eaux guyanaises ».
A l’approche des deux prochaines campagnes prévues en novembre, la société Abchee espère affiner la technique de pêche à la palangre, un équipage local, encadré par un capitaine et un second spécialement recrutés pour cette expérimentation, poursuit Ryan Persaud : « Il nous reste effectivement deux campagnes expérimentales à réaliser durant le mois de novembre. Nous espérons pouvoir perfectionner la technique de pêche à la palangre avec l’équipage local qui bénéficie de l’expérience d’un capitaine et d’un second expérimentés recrutés spécialement pour ce projet »a ajouté le directeur de l’entreprise.
Ces initiatives pourraient, si elles s’avèrent couronnées de succès, marquer le début d’une nouvelle industrie de la pêche pélagique en Guyane, contribuant à la diversification économique de la région et à la revitalisation de son secteur maritime.
Damien CHAILLOT