Rencontre avec Jean-Marc Conrad, directeur franchise et développement du groupe Marie Blachère.
Environ un milliard. C’est le chiffre d’affaires de la Maison Blachère pour 2024. Non loin des ballons célébrant l’ouverture à Saint-Dionisy, Jean-Marc Conrad nous livre quelques clés de la réussite du groupe employant 13 000 salariés. A l’origine un homme. Bernard Blachère a bâti un empire et le surveille de près depuis son siège social à Châteaurenard dans les Bouches-du-Rhône. Un groupe détenu à 100% par la famille Blachère qui donne son accord pour chaque sélection de produits.
« 3ème après McDonald’s et Burger King »
A Saint-Dionisy, c’est l’heure des rires francs, les employés slaloment entre les clients pour proposer des biscuits, le boulanger s’initie au façonnage du pain quand un collègue démontre le fonctionnement du four. Cette inauguration marque la 28ème ouverture de franchise du groupe, 17 salariés feront partie de l’aventure. Au fil des années, la Maison Blachère est devenue le 3ème acteur incontournable de la restauration rapide en France, « derrière McDonald’s et Burger King ». Au total, 830 boulangeries sillonnent la France. « On avait beaucoup de restaurants dans le sud qui était le berceau au début, maintenant on en a partout, notamment en région parisienne, en Savoie, dans le Nord de la France… », énumère le directeur du développement qui travaille au sein du groupe depuis cinq ans.
830 boulangeries, 13 000 salariés
Marie Blachère a également laissé sa signature à l’étranger : Belgique, États-Unis… « Nous allons ouvrir au Maroc et au Canada. Nous avons un développement très actif en 2025 avec une centaine d’ouvertures prévues », se réjouit Jean-Marc Conrad. Du côté des franchises, l’ambition est d’être proche des 70 l’année prochaine pour « parvenir à un équilibre entre 1/3 de franchises et 2/3 d’entreprises intégrées ». Pourquoi recourir à la franchise ? Notamment en raison de la maîtrise des coûts : « nous avons beaucoup de collaborateurs, nous avons besoin d’un management très important et d’un personnel intermédiaire fort ». C’est en 2004 que Bernard Blachère décide d’ouvrir une boulangerie à Salon-de-Provence. Avant cela, le natif d’une commune proche d’Aubenas travaillait comme maraîcher. Il ouvre rapidement des magasins « Provenc’Halles », puis 300 magasins « Mangeons frais » toujours au sein du groupe aujourd’hui. « Nous avons également un partenariat avec 300 Grand Frais, dans lequel vous retrouverez Marie Blachère »précise Jean-Marc Conrad, dont le père était également boulanger.
Pourquoi ce succès ?
Qu’est-ce qui explique les files d’attente devant les magasins aujourd’hui ? “C’est avant tout l’histoire de femmes et d’hommes, puis de bons produits, aux bons prix”, explique Jean Marc Conrad, tapotant au passage certaines marques proposant « produits moyens avec de bons prix ». La maison Blachère achète le blé et le livre aux meuniers qui le transforment en farine. « Le secret de Marie Blachère, c’est que tous nos pains sont au levain, permettant une très bonne conservation au congélateur. » confie notre hôte. Sans oublier les offres commerciales avec des lots sur des baguettes ou autres pâtisseries. « Une pratique de Bernard à l’époque, lorsqu’il était maraîcher, avec 3 melons achetés dont un offert par exemple »il compare. Les produits sont sélectionnés dans « tribunal de circuit » promouvoir le bien manger et l’économie locale. Quant au pain, il est volontairement mis au premier plan, tout comme les prix sont clairement affichés. « Avant, le pain était en retard dans les boulangeries. » se souvient le directeur de la franchise.
Éclipser la concurrence ?
Le soir, une demi-heure avant la fermeture, les produits sont en vente à 50 %. Un autre argument de poids en faveur de la fidélisation des clients. Ces derniers peuvent également choisir à tout moment la cuisson de leur baguette : blanche, dorée ou cuite. Et ne dites pas à Bernard Blachère qu’il tue à petit feu les artisans boulangers avec son groupe. Dans le magazine le pointil confie en janvier 2024 : « Quand j’ai débuté en 2004, il y avait environ 30 000 boulangeries en France. 20 ans après, il y en a toujours autant. ». Quant au défi de la maison, il réside dans l’humain, « il faut avoir un nombre suffisant de boulangers, surtout pour nous qui sommes en perpétuel développement… », conclut le cadre de groupe.