« Depuis hier après-midi, quatre corps ont été découverts en mer ou sur le littoral à Calais ou au large de Calais : deux hier (mardi) en mer, un ce matin (mercredi) à la digue de la plage de Calais et un nouveau. ce matin en mer», a indiqué ce mercredi à l’AFP le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras.
Un correspondant de l’AFP a aperçu le corps sur la plage de Calais, entouré de policiers et de militaires. Un bateau de migrants a appareillé de cette même plage vers 8 heures du matin en direction de l’Angleterre, a-t-il constaté.
En une semaine, huit corps ont été retrouvés dans cette zone.
Naufrages réguliers de migrants
Le procureur précise que les corps découverts mardi et mercredi sont “altérés et difficiles à identifier” mais que celui découvert mercredi matin au niveau de la digue de la plage de Calais portait “des papiers indiquant qu’il s’agit du corps d’un homme de nationalité syrienne”.
« Au-delà des investigations médico-légales, les actions d’investigation viseront à déterminer si ces corps peuvent être liés à des naufrages ou à des événements maritimes avec des décès survenus récemment, en déterminant l’événement en question », résume Le Bras.
Le 23 octobre, au moins trois migrants sont morts dans un naufrage, pour lequel les autorités ont évoqué de possibles victimes disparues. Le parquet faisait état quelques jours plus tard d’une « question » persistante en raison d’un écart entre le nombre de personnes récupérées et certains témoignages sur le nombre de passagers à bord.
Samedi matin, un autre corps a été retrouvé sur la plage de Sangatte, tout près de Calais, et trois ont été retrouvés sur la plage de Saint-Etienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, mercredi dernier, jour où un migrant est également décédé. lors d’une tentative de traversée.
« Ces tragédies vont se répéter »
Sans compter les deux corps découverts ce mercredi, les deux retrouvés mardi et celui découvert samedi, non encore formellement identifiés comme ceux de migrants, au moins 60 candidats à l’exil sont morts en tentant de traverser la Manche depuis le début de l’année.
Cela fait déjà de 2024 l’année la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition du phénomène des traversées de la Manche sur de petits bateaux en 2018.
« La Manche ramène à la frontière les corps des personnes tuées par des choix politiques. Nos pensées vont aux familles qui recherchent et pleurent leurs proches”, a écrit mercredi sur X l’association Auberge des Migrants, qui vient en aide aux exilés du littoral. “L’année n’est pas terminée et tant que les politiques aux frontières le font “Si cela ne change pas, ces drames vont se répéter inlassablement”, s’alarme l’association.
Entre le 1er et le 5 novembre, 874 migrants ont traversé la Manche à bord de petites embarcations pour rejoindre les côtes anglaises, selon un décompte du ministère de l’Intérieur britannique.