Les 20 ans de la loi relative aux personnes handicapées offrent un levier pour diffuser les messages des maires de France : leur sens des responsabilités rend possible l’efficacité des politiques publiques d’inclusion, grâce à la proximité entre la décision et le lieu où elle s’applique. L’état d’avancement de la loi ouvrira le 106e congrès de l’Association des maires de France, en prélude à une année de sensibilisation de ses adhérents autour de la grande cause de l’ancien président de la République Jacques Chirac.
Heureusement pour l’inclusion
« Heureusement, les communes »… David Lisnard, président des maires de France et maire des Républicains de Cannes (Alpes Maritimes), applique le slogan du congrès aux personnes handicapées, avant d’en faire le refrain, thème par thème, de sa présentation de l’événement, en à commencer par l’école et la petite enfance.
« Heureusement, les communes, pour les routes et les ponts, qui nous ont été livrés en très mauvais état », grince le président. Il met l’accent sur la transition énergétique et écologique, « Source de 9 milliards d’euros d’investissements par an, soit trois fois plus qu’il y a dix ans, mais il faut encore doubler cet effort », insiste David Lisnard.
Une purge estimée à 11 milliards d’euros
L’évocation des finances locales conduit au côté obscur de la présentation des enjeux du congrès, face à un État « devenu impuissant, à force d’être tout-puissant »selon l’expression d’André Laignel, premier vice-président de l’association et président du Comité local des finances.
Avec les présidents des commissions des finances des deux assemblées, le grand financier des maires de France a frappé en vain à la porte de Bercy. « Nous avons demandé les chiffres qui justifieraient l’accusation des collectivités dans la dégradation des comptes publics », témoigne André Laignel.
Selon lui, les 5 milliards d’euros de ponction sur les budgets territoriaux ne représenteraient qu’une petite moitié du “purge” qu’il chiffre à 11 milliards, intégrant les réductions de ressources et les nouvelles charges inscrites dans le projet de loi de finances. « Que le ministre du Budget vienne en débattre », suggère le premier vice-président et maire socialiste d’Issoudun (Indre).
Une économie du risque
Thèmes éternels des congrès des maires, la valorisation de leur fonction et la mise en scène de leur guerre de position contre l’État n’empêcheront pas l’émergence de nouveaux enjeux. “Toujours passionné par la prévention des risques”, David Lisnard annonce la restitution des conclusions de la mission qu’il a confiée sur ce sujet à deux membres de l’AMF : Eric Ménassi, mayor (various left) of Trèbes (Aude), and Sébastien Leroy, Les Républicains mayor of Mandelieu-La-Napoule (Alpes-Maritimes).
Au-delà de la sensibilisation citoyenne, le président de l’AMF constate l’émergence d’une économie de prévention : « Les maires développent la technique des batardeaux. Ils faciliteront la mise sur orbite des entreprises porteuses de solutions »se réjouit David Lisnard. La mission, qui a entamé un tour de France pour sensibiliser les maires, met en avant les liens entre plusieurs types de risques climatiques : « Les Pyrénées orientales montrent que le risque de sécheresse annonce le risque d’inondations », analyse le président de l’AMF.
La réconciliation par l’eau
L’allusion à l’eau renvoie à l’actualité d’une autre question éternelle, présente dans l’esprit des maires de France à l’approche de leur congrès : Source de dispersion des maîtrises d’œuvre selon les entreprises du secteur, La gestion municipale propose-t-elle un modèle adapté aux enjeux climatiques et financiers ?
En remettant en cause l’intercommunalité obligatoire qui devait s’appliquer à partir du 1er janvier 2026, Michel Barnier a décidé dans le sens souhaité par l’AMF : « La bonne échelle, celle du bassin versant, ne correspond à aucune strate administrative. Pratiquons une subsidiarité ascendante », invite David Lisnard. Au moins un sujet sur lequel le gouvernement et la puissante association des élus s’accordent.
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« Les contraintes budgétaires renforcent le besoin d’innovation. » Cette conviction anime Julien Elmaleh, directeur général du groupe Infopro, maison mère du Moniteur et organisateur du salon des maires.
Avec 1 385 exposants inscrits, la manifestation affiche une hausse de 7% par rapport à la dernière édition. L’organisateur prévoit de franchir la barre des 60 000 visiteurs.L’adaptation au changement climatique, l’inclusion et l’intelligence artificielle comptent parmi les thèmes clés. La grande nouveauté de l’édition 2024 réside dans l’émergence d’un nouveau spectacle au sein du salon, sur le thème de la biodiversité.