70 millions d’euros de moins pour les services publics, voici pourquoi les élus s’inquiètent

70 millions d’euros de moins pour les services publics, voici pourquoi les élus s’inquiètent
70 millions d’euros de moins pour les services publics, voici pourquoi les élus s’inquiètent

Par

William Lackaille

Publié le

5 novembre 2024 à 16h00
; mis à jour le 5 novembre 2024 à 17h09

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Le tonnerre » a grondé à Melun (Seine-et-Marne) ce mardi 5 novembre 2024 au matin. Beaucoup élu, équipés de leurs foulards bleus, blancs, rouges, étaient rassemblés avec agents du Département, afin de marquer leur opposition farouche au projet de Gouvernement Barnier de ponction la communauté de 70 millions d’euros contre le déficit publicpour le budget 2025. Ils ont organisé l’un des premiers rassemblements manifestant contre le gouvernement.

Toutes les communes impactées

LE discours se sont succédés devant l’hôtel du Département de Seine-et-Marne. Maires, élus délégués à la communauté, associations, chefs d’entrepriseacteurs majeurs du patrimoine et le culture…Tous étaient présents pour réaffirmer l’importance des autorités départementales dans leurs activités respectives.

Ils ont ainsi exprimé leur peurs quant au coupes budgétaires qui pourrait survenir si le gouvernement Barnier poursuivait son projet de loi de budget 2025, visant à collecter de l’argent auprès des autorités locales ramener un équilibre économique.

” Le politique de planification ne fera que des perdants. Et au premier rang nos citoyens», a commencé sérieusement Kadir Mebarek, le maire de Melun.

Rappelant lecollaboration étroite que peuvent avoir un maire et le Département, il évoque le soutien de la communauté départementale sur grands projets structurants de son territoire comme un nouveau collège ou la création d’un axe Tzen, transport en commun sur son propre itinéraire.

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« Le Département est un acteur majeur du bien-vivre. Cela apporte un harmonisation du territoire, mais pousse aussi son développement économique », insiste encore l’édile. Que ce soit Melun qui est une grande ville, ou une petite ville, l’inquiétude est présente.

Demain, il faudra redresser le pays. Lève-toi oui ! Recommencez à marcher, oui ! Mais il ne faut pas se tirer une balle dans le pied.

Guy Geoffroy, président de l’Association des Maires de Seine-et-Marne

François Deysson, le président de l’association des maires ruraux du 77, a également tiré un trait sonnette d’alarme : « Le département est un communauté essentielle. Nous vivons cette proximité autour de chaque table de chaque conseil municipal. De quelle commune, petite ou grande, pourrait se passer contrats ruraux ? »

Cet engagement de partenariat entre la Région Île-de- et le Département de Seine-et-Marne, en faveur des communes de moins de 2 000 habitants et unions de communes de moins de 3 000 habitants, permet de soutenir financièrement certains projets. Entre juillet 2015 et novembre 2023, près de 266 contrats les populations rurales ont été signé.

Guy Geoffroy, le président de l’Association des Maires de Seine-et-Marne regrette que ce soient les collectivités territoriales qui soient ciblées pour pallier au mauvais équilibre financier de l’Etat : « Les communes et le département forment un couple qui assure la tous les jours, le bien-être et l’avenir de nos concitoyens. »

De nombreux secteurs en danger

Outre l’alerte donnée par les élus, de nombreux secteurs qui travaillent le Ministère ont partagé leurs craintes pour l’avenir. C’est le cas d’Elisabeth Détry, chef d’entreprise et présidente départementale déléguée de la BTP 77qui a signalé les impacts sur le domaine de la construction.

« Le Ministère contribue grandement à la construction et les marchés publics qui irriguent nos entreprises. Toute remise en cause des capacités d’investissement aura effets négatifstoucher un dix entreprises et menaçant un une centaine d’emplois», dit-elle.

Nous sommes heureux d’avoir remporté des médailles aux JO, mais j’espère que le conseil départemental aura les moyens nécessaires pour continuer à développer ce sport.

Francis Huet, président du Comité Départemental Olympique de Seine-et-Marne

Concernant invaliditéLaurent Courtier, président de l’association Aramis, dédiée à l’autonomie des personnes handicapées mentales, l’heure n’est pas à la joie. Rapports une situation déjà tendue face à un cruel pénurie de personnelil explique que « les meilleures intentions ne résisteront pas un manque de ressources financières« .

En termes de patrimoine, c’est Jean-Charles de Vogüél’un des propriétaires du château de Vaux-le-Vicomtequi a exprimé sa gratitude pour le soutien de la communauté : « La France est le pays qui attire le plus de visiteurs et c’est grâce à son patrimoine. Il est conservé par l’Etat […] mais aussi par le Département et la Région. Sans le soutien du ministère, nous ne pourrions pas ne pas maintenir autant d’événements au château. »

Enfin, Samuel Vandaele, président de la Fédération départementale des syndicats agricoles de Seine-et-Marne (FDSEA77), a également souhaité rappeler le rôle du Département : « Nous avons 3 000 agriculteurs sur le territoire. Grâce au conseil départemental, 60 d’entre eux sont équipés de lames pour le déneigement. Ils sont également mobilisés pour combattre les incendies. Vous pouvez compter sur les agriculteurs. Nous comptons sur vous, car nous marchons sur la tête ! »

Problèmes de sécurité

L’un des secteurs d’activité majeurs du Département de Seine-et-Marne concerne entretien des routes. Pascal Pian, président de la Chambre syndicale des travaux publics de Seine-et-Marne (CSTP), souligne le caractère essentiel de cette mission.

« Nous travaillons à refaire les routes, les trottoirs et les cours d’école… Nous sommes liés à 50 entreprisesprès de 2 000 emplois directs et 4 000 indirects. Que ce soit pour la construction d’un rond-point ou de petits travaux, comment pourra-t-on avoir des projets si le budget est amputé de plusieurs millions d’euros ? », explique-t-il.

Dans le pire des cas, il voit déjà « licenciements » arriver et « dépôts de bilan« .

Le président du Département de Seine-et-Marne, Jean-François Parigi, a souhaité marquer sa désapprobation du choix fait par le gouvernement Barnier ©WL/RSM77

Et les conséquences des routes dégradées pourraient être beaucoup plus sérieux qu’il n’y paraît ! Isoline Garreau, présidente du conseil d’administration du SDIS77, révèle son inquiétude : « Une route en mauvais état va augmenter le risque d’accidents», assure-t-elle.

Mais au-delà de ça problème sérieuxle financement les secours sont pour elle une Source de tourment. ” 85 % du budget de fonctionnement du SDIS77 vient du département. Dans cette partie, nous discutons principalement la paie. La moindre baisse impliquerait faire des choix», grince l’élu. Réduire les effectifs ? Fermer la caserne ? « C’est sans compter le coût de l’assurance qui est passé de 700 000 euros à 2 millions euros en une seule année. »

Le président du Département en colère

Face aux nombreuses questions qui ont pu circuler en interne, Jean-François Parigile président du Département, a souhaité clarifier les choses : « Le département de Seine-et-Marne n’est pas mort ! » Néanmoins, la santé de la communauté s’est détériorée ces dernières années.

Le président explique que le crise immobilière fait perdre 150 millions d’euros de chiffre d’affaires entre 2023 et 2024. Et cela prélèvement semble être un nouveau coup. « En 2024, l’État doit au Département 174 millions d’euros. En tout, ce sont près de deux milliards», a-t-il énuméré.

Je suis rempli d’incompréhension et de colère froide.

Jean-François Parigi, président du Département de Seine-et-Marne

Ce qu’il regrette, c’est de voir que communautés sont pénalisé à la fin : « Je demande simplement trouver du bon sens. Quand il y a des crises, heureusement il y a eu des communes, des départements et des régions. Nous avons travaillé en équipe. Nous avons besoin de ces 70 millions ! Je ne peux pas accepter et J’espère que nous serons entendus. »

Pour lui, cette soustraction de 70 millions d’euros, sur le budget global de 1,6 milliard, apportera de nombreuses complications pour l’exercice budgétaire du Département. « Nos dépenses ne sont pas pas déconnecté de la réalitéils répondent à nos besoins. Est-ce qu’on me demandera d’arbitrer entre le SDIS et la sécurité ? Arbitrer entre nos seniors et le handicap ? »

Il veut désamorcer de lui-même une critique qui pourrait lui être adressée concernant son alignement politique. Jean-François Parigi fait partie du groupe Les Républicains (LR), tout comme Michel Barnierle premier ministre. « Cela ne m’empêche pas de voir quand les choses vont trop loin. C’est comme un parent qui dirait à son enfant ‘c’est trop’ ou vice versa lorsqu’un enfant donne des conseils à ses parents », ajoute-t-il.

Face aux élus venus nombreux soutenir la cause du Département, son président explique que cela lui fait « chaud au coeur« . Il sait désormais que période de discussion budgétaire et croisons les doigts pour que vous ayez été entendu, comme les autres conseils départementaux. Il avoue néanmoins avoir une peur concernant un recours à l’article 49.3.

Oui, oui budget du ministère devrait être étudié et voté en fin d’annéec’était finalement repoussé à mars 2025en attendant de connaître l’issue du litige.

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