Florian Alexandre a déjà connu plusieurs zones de turbulences chez Auchan. “Ces vingt dernières années, j’ai vu passer sept Plans de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) et trois plans de départs volontaires”, dit ce militant CFDT du magasin de Trignac. Cette fois, Auchan, qui emploie environ 54 000 personnes en France, prévoit de supprimer 784 postes au siège et 915 en magasins.
Que va-t-il se passer en Loire-Atlantique ? Les salariés sauront sans doute à quoi s’attendre ce mercredi 6 novembre, après la tenue d’un CSE extraordinaire. Dans le département, le groupe Auchan Retail possède trois magasins, à Trignac, Saint-Herblain et Saint-Sébastien. L’hypermarché de Trignac, qui emploie 280 salariés, n’est pas menacé de fermeture, mais sera tout de même concerné par la restructuration, précise Didier Gandon, délégué syndical FO sur le site. L’ancien Casino Océanis de Saint-Nazaire, transféré chez Auchan en janvier, ne sera pas concerné.
Trente-six en moins
Selon Didier Gandon, trente-six postes de conseillers dans les centres d’électroménager pourraient disparaître dans les trois magasins de Loire-Atlantique. Douze de moins chacun, au profit du libre-service. « Cela fait trente-huit ans que je travaille pour la marque, c’est dur »confie le syndicaliste.
Au Sillon-de-Bretagne, Christophe Jolivet, le directeur d’Auchan Herblinois, vient d’assurer que le grand projet de réaménagement du site, avec galerie commerciale à ciel ouvert et aménagement paysager, ne serait pas impacté. Mais il n’a pas commenté les positions menacées.
« En 2019, il y avait 1 068 salariés ici en Loire-Atlantique, explique Florian Alexandre, qui a fait ses comptes. En novembre 2023, l’effectif comptait environ 225 personnes de moins. 225 en moins de quatre ans ! »
La faute, dit-il, ce sont les départs à la retraite non remplacés, ou les nombreuses démissions dues à la dégradation des conditions de travail. Notamment avec la mise en place de caisses automatiques, qui implique des postes plus stressants pour les salariés. Également en raison de primes réduites : « Il n’en reste presque plus. »