L’aéroport de Périgueux-Bassillac en Dordogne vit-il ses dernières heures ? Lors d’une conférence de presse organisée ce lundi 4 novembre à la CCI de Dordogne, son président Christophe Fauvel a fait partage ses inquiétudes. Un appel d’offres a été relancé le 25 octobre pour trouver un successeur au Syndicat mixte Air Dordogne qui gère actuellement le site de 70 ha, propriété de la CCI. Selon le président de la CCI, les entreprises intéressées par cette délégation de service public demandent le versement d’une subvention d’équilibrage, pour compenser une partie du déficit chronique de la structure. La CCI s’engage dans l’appel d’offres à verser 190 000 euros chaque année, grâce à la participation des deux collectivités qui ont financé le SMAD, le Département de la Dordogne et le Grand Périgueux. Pourtant, le Grand Périgueux a décidé le 30 septembre de ne plus mettre la main au portefeuille.
« Un aéroport qui ferme ne rouvrira jamais »
“Si la situation restait telle qu’elle est, la CCI de Dordogne ne pourrait pas maintenir cet appel d’offres en ligne”, warns Christophe Fauvel. « Et là, en effet, des questions cruciales vont se poser sur l’avenir de la plateforme ». Pour le président de la CCI, tout risque de changer très vite. « Les délais sont d’une dizaine de jours »specifies Christophe Fauvel, “pour savoir si on trouve une solution ou pas. Si nous ne trouvons pas ces 95 000 € manquants, nous devrons retirer l’offre. Cela veut dire qu’en février 2025, il n’y aura plus d’opérateurs à Périgueux. » Gérer cet aéroport est un fardeau et une contrainte, reconnaît Christophe Fauvel, car cela coûte et cela ne rapporte rien. Mais il faut savoir qu’en France, plus aucun nouvel aéroport n’ouvrira et si celui de Périgueux ferme, il ne rouvrira jamais.
« Il faut assumer sa responsabilité de propriétaire »
Une analyse que ne partage pas Jean-Louis Sudreau, conseiller communautaire du Grand Périgueux, délégué notamment aux plateformes aéroportuaires. « Le problème, c’est que depuis quelques temps, on se gratte un peu les pieds en disant une DSP, DSP, DSP (délégation de service public, NDLR) et on n’a rien vu venir. C’était un peu comme si nous avions été en haut de la tour, sœur Anne, tu ne vois rien venir, et il n’y avait rien qui venait ? Alors à un moment donné, il a fallu montrer un peu les dents et dire que le voilà ! gère, après tout, c’est lui le propriétaire ! C’est le débat qui a eu lieu pour la compagnie aérienne Périgueux-Paris où clairement, à un moment donné, les élus ont dit ça suffit, car on en a marre de financer un gouffre financier qui n’a pas sa place vu la rareté de l’argent public. ».
Selon la CCI, qui se donne trois semaines avant d’éventuellement retirer son appel d’offres, le coût d’exploitation de l’aéroport de Périgueux-Bassillac s’élève à 500 000 euros par an. La dernière liaison aérienne entre Périgueux et Paris assurée par la compagnie Twin Jet a pris fin en juin 2018.