Comment se remettre sur les rails après plusieurs exercices compliqués ? Auchan, qui représente 8% de la grande distribution en France, a présenté ce mardi matin aux représentants du personnel un projet de plan social qui menace au total 2.389 emplois en France. Dix magasins jugés non rentables vont fermer : trois hypermarchés à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Woippy (Moselle) et Bar-le-Duc (Meuse), un supermarché à Aurillac (Cantal) et six magasins de proximité. La fermeture de trois entrepôts assurant des livraisons directes à domicile à Paris, Lille et Lyon a également été annoncée. Au total, 915 postes vont disparaître dans les magasins et entrepôts.
« Plus agile et autonome »
Pour la direction de la marque nordiste, il s’agit d’être « plus agile et plus autonome ». Les sièges sociaux situés dans le Nord ne sont pas épargnés : 784 postes vont disparaître, mais 205 seront créés pour accompagner la nouvelle stratégie de la marque. Ainsi, la dynamique sera développée avec 114 créations d’emplois.
Auchan compte également sur l’alliance d’achat avec Intermarché pour faire baisser les prix des produits et tenter de reconquérir les clients. Il ne s’agit pas d’un projet de décroissance, assure le patron, Guillaume Darrasse, à la tête d’Auchan depuis six mois, et qui espère limiter le nombre de licenciements pour privilégier les reconversions, les congés de reclassement et un plan de départs volontaires.
Le plus grand plan social de l’histoire d’Auchan
Mais les syndicats dénoncent le plus grand plan social de l’histoire d’Auchan et appellent déjà l’entreprise à faire des efforts très importants pour soutenir les salariés qui vont perdre leur emploi. Auchan Retail avait déjà annoncé en septembre 2020 la suppression de 1.475 postes en France, après un plan de départs volontaires de plus de 500 postes en janvier de la même année.
Le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie Antoine Armand a estimé mardi lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais que les fermetures de sites annoncées par Michelin et Auchan étaient « évidemment extrêmement inquiétant ». L’État veillera à ce que « l’emploi reste au cœur de la stratégie du groupe »a-t-il assuré.