comment la veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre

comment la veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre
comment la France veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre

C’est l’un de ses textes très attendus pour décarboner la . La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher a présenté lundi 4 novembre la troisième stratégie nationale bas carbone (SNBC), une feuille de route qui fixe les objectifs de la France, secteur par secteur, en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. serre pour la période 2024-2028. Une trajectoire destinée à répondre aux objectifs européens et à atteindre la neutralité carbone en 2050, comme la France s’y est engagée avec l’Accord de Paris. C’est ce dont vous devez vous souvenir.

► Une feuille de route très attendue

Préparé sur la base des travaux du Secrétariat d’Etat à la Planification écologique, le texte a été présenté quelques jours après un Plan national d’adaptation au changement climatique et en même temps que la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Ces trois feuilles de route, prévues par la loi, étaient initialement attendues pour le 1er juillet 2023.

Alors que leur publication avait été repoussée à plusieurs reprises, le Haut Conseil pour le climat (HCC) avait exhorté le gouvernement, au printemps puis plus récemment, à adopter ces textes pour donner « visibilité » aux acteurs des différents secteurs concernés.

Ils seront en consultation publique jusqu’à mi-décembre et feront l’objet d’un avis du Haut Conseil pour le climat et de la Commission nationale du débat public. Ils seront ensuite publiés par décret, sans passage par l’Assemblée nationale.

► Une réduction de 50 % des émissions de gaz à effet de serre en 2030

« La publication de la troisième édition du SNBC devrait nous permettre d’atteindre l’objectif de – 50% de nos émissions brutes de gaz à effet de serre entre 1990 et 2030 »a indiqué Agnès Pannier-Runacher. L’objectif est donc supérieur à celui de -40% fixé par le plan précédent, afin de s’aligner sur les nouveaux objectifs européens. Illustrant l’ampleur de la tâche, le ministère précise que ce nouvel objectif implique « réduire nos émissions de 5 % chaque année entre 2022 et 2030, contre une réduction annuelle de 2 % en moyenne de 2017 à 2022 ».

L’objectif est en émissions brutes, c’est-à-dire qu’il ne soustrait pas les émissions absorbées par les puits de carbone comme les forêts ou les sols (ce que l’on appelle « émissions nettes »). Le gouvernement ne propose pas, pour l’instant, d’objectif en ce sens. Un alignement sur l’objectif européen de -55% d’émissions nettes en 2030 n’est plus évoqué.

La cause en est un affaiblissement massif des puits de carbone, dû au réchauffement climatique et aux maladies. Cet affaiblissement explique que les objectifs de la précédente SNBC aient été ratés de peu. « Les -55% nets sont un objectif que nous retenons, mais c’est un sujet de puits de carbone qui a vocation à être précisé ultérieurement »» a précisé le cabinet d’Agnès Pannier Runacher à nos confrères de Natura Sciences. Des arbitrages sont donc encore attendus sur ce sujet, ainsi que sur les chiffres qui seront retenus en termes d’émissions liées à nos importations, non prises en compte dans cette stratégie.

► Effort massif dans les transports et la construction

Le secteur le plus émetteur, celui des transports (34 % des émissions), est fortement impliqué. Ses émissions doivent diminuer de près d’un tiers entre 2023 et 2030. Un objectif ambitieux pour un secteur dont les émissions stagnent depuis 1990… Pour y parvenir, la France vise un objectif de ventes de deux tiers de voitures électriques d’ici 2030 et de 15 % de voitures électriques dans le matériel roulant du pays d’ici la fin de la décennie, contre 2,2% début 2024. Il prévoit également une forte augmentation de l’emploi des transports publics (+ 25%) et un doublement des pistes de fret et des pistes cyclables.

Quant au secteur du bâtiment (16% des émissions), il devra réduire ses émissions de 44% au total par rapport à 2022. En raison de la très forte intensité carbone du fioul, le remplacement des chaudières fioul (dont l’installation a interdit depuis mi-2022) sera «priorité à partir de 2030». Le document prévoit également le remplacement par un système de chauffage décarboné de 75% des chaudières au fioul d’ici 2030, soit environ 300 000 logements par an, le remplacement de 20 à 25% des chaudières à gaz d’ici 2030, soit environ 350 000 logements par an. .

► Tous les secteurs concernés

Le deuxième secteur le plus émetteur, l’agriculture, devra réduire ses émissions de 9 % d’ici 2030, par rapport à 2022. Cela représente actuellement 20 % des émissions françaises, dont 59 % liées à l’élevage. , 26% aux intrants utilisés dans les cultures et 14% aux véhicules.

C’est notamment sur la question des engrais que le gouvernement veut se concentrer : la feuille de route vise 21 % de grandes cultures en agriculture biologique en 2030 (et 50 % de systèmes « à faibles intrants ») et plus largement une réduction d’un quart des utilisation d’engrais minéraux azotés. Côté élevage, la France vise une stabilisation du cheptel (en déclin depuis des décennies) mais une augmentation de la part des systèmes agroécologiques (45 % des bovins laitiers en système pâturage contre 28 % aujourd’hui par exemple).

Quant à l’industrie, elle devra réduire ses émissions de 37 % grâce à l’électrification, à l’utilisation de biomasse ou d’hydrogène décarboné.

Des objectifs difficiles à maintenir ?

Serons-nous capables d’atteindre ces objectifs ?, s’inquiètent déjà plusieurs ONG environnementales. Par nature, ces feuilles de route ne précisent pas tous les moyens – qu’il s’agisse de mesures ou de moyens financiers – pour y parvenir. Mais la capacité à maintenir le cap inquiète à l’heure des coupes budgétaires dans les secteurs concernés.

Alors que le plan prévoit le doublement des pistes cyclables, les investissements nécessaires au déploiement du plan vélo, qui prévoyait la construction de 100 000 kilomètres de pistes cyclables d’ici 2030, n’ont par exemple pas été prévus dans le projet de loi. finances 2025. Autre signe de contradiction, le ministre de l’Économie Antoine Armand a annoncé le jour même de la présentation de la SNBC que la France demanderait à Bruxelles de ne pas appliquer de pénalités aux constructeurs en retard dans la transition électrique….

 
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