Attaque contre Donald Trump, abandon de Joe Biden, entrée en lice de Kamala Harris… Six moments clés de la campagne pour l’élection présidentielle américaine

En moins de six mois, la course à la Maison Blanche a connu une succession de rebondissements.

Une campagne plus imprévisible que jamais. Aux Etats-Unis, l’élection présidentielle connaît souvent un ultime rebondissement dans les dernières semaines précédant le vote, le fameux « surprise d’octobre ». En 2024, les rebondissements se sont produits sans attendre la chute. En six mois, les Américains ont vu une série d’événements qui ont rebattu les cartes de l’élection présidentielle. Franceinfo revient sur six de ces moments marquants.

1 Le 30 mai, Donald Trump est condamné pénalement

La campagne présidentielle était déjà bien engagée lorsque l’ex-président s’est retrouvé devant le tribunal. Donald Trump est poursuivi pour fraude fiscale, après avoir dissimulé un paiement pour acheter le silence d’une actrice pornographique avec laquelle il aurait eu une liaison extraconjugale. Au terme de quatre semaines de procès, jeudi 30 mai, le jury l’a déclaré coupable de 34 chefs d’accusation dans l’affaire Stormy Daniels.

Jamais auparavant un président américain n’avait été jugé pénalement, et encore moins condamné. Si Donald Trump annonce qu’il fera appel, cette décision jette le doute sur la suite de la campagne. Légalement, rien n’empêche le républicain de se présenter à la Maison Blanche, mais il risque jusqu’à quatre ans de prison. La sentence, prononcée par le juge Juan Merchan, devrait initialement être rendue publique le 11 juillet, quatre jours avant le début de la convention nationale du Parti républicain. Le magistrat l’a finalement reporté au 26 novembre, après l’élection présidentielle, en raison d’une multitude de recours déposés par la défense.

2 Le 27 juin, Joe Biden rate son débat

C’est sûrement cette soirée qui a changé le cours de la campagne des démocrates. Jeudi 27 juin, Joe Biden affronte Donald Trump, dans ce qui doit être le premier débat entre les deux candidats à la présidentielle. Traditionnellement, trois duels télévisés sont organisés entre septembre et octobre. Mais le président sortant a accepté de rencontrer son adversaire républicain bien plus tôt. Un timing sans précédent, avec des conséquences aussi sans précédent.

Joe Biden rate l’exercice. Après des mois d’inquiétude et de critiques suscitées par son âge avancé – à 81 ans, il est le président en exercice le plus âgé de l’histoire des États-Unis – le démocrate continue de trébucher sur les mots. D’une voix rauque, il se perd dans de longues tirades difficiles à démêler. Pire : il se félicite avoir “vaincu” Medicare, le système fédéral d’assurance maladie pourtant défendu par son camp, dans un lapsus très vite repris par les républicains et les médias. Face à un Donald Trump aussi pugnace qu’à son habitude, Joe Biden manque de réponses et ne parvient pas à corriger les approximations et les fausses informations de son adversaire.

Surpréparée, froide, décalée après un aller-retour en Europe… La Maison Blanche trouve toutes sortes d’excuses aux mauvaises performances du président. Mais le mal est fait. Joe Biden est obligé de reconnaître qu’il “ne parle plus aussi bien qu’avant” et “on ne débat plus aussi bien qu’avant”.

3 Le 13 juillet, un homme a tiré sur Donald Trump

L’image la plus marquante de cette campagne restera sans doute celle de Donald Trump le poing levé, un filet de sang sur le visage, entouré de ses gardes du corps. Elle a été prise samedi 13 juillet, quelques instants après qu’un tireur ait ouvert le feu sur l’ex-président lors d’un meeting à Butler (Pennsylvanie). Alors que le républicain critique la politique des démocrates en matière d’immigration, quatre coups de feu retentissent. Donald Trump porte la main à son oreille droite, s’accroupit derrière son pupitre. Les agents des services secrets, chargés de sa protection, se précipitent pour le faire descendre de scène, tandis que la panique se répand dans le public.

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Donald Trump lève le poing après avoir survécu à une tentative d’assassinat le 13 juillet 2024 à Butler, en Pennsylvanie. (GENE J. PUSKAR/AP/SIPA)

Le tireur, un jeune de 20 ans originaire de la ville voisine de Bethel Parka été abattu par les services secrets quelques minutes plus tard, sur le toit d’où il avait perpétré son attaque. Thomas Matthew Crooks a tué un membre du public, un pompier et son père, et en a grièvement blessé deux autres.

Donald Trump reçoit une balle dans l’oreille. Si je n’avais pas bougé la tête au tout dernier moment, la balle de l’assassin aurait parfaitement touché sa cible et je ne serais pas là aujourd’hui. soirée”» a-t-il déclaré cinq jours plus tard, lors de la convention républicaine. Depuis le 13 juillet, deux autres hommes ont été arrêtés pour d’autres tentatives d’assassinat présumées contre Donald Trump, sans avoir ouvert le feu, en Floride et en Californie.

4 Le 21 juillet, Joe Biden se retire de la course

Les Américains ont à peine le temps de reprendre leur souffle qu’un nouvel événement vient bousculer la campagne. Joe Biden a annoncé dimanche 21 juillet, sur le réseau social X, qu’il retirait sa candidature à l’élection présidentielle. Depuis son débat raté, le démocrate subit la pression de son propre camp, qui ne croit plus en ses chances de battre Donald Trump. D’abord en interne, puis publiquement, plusieurs responsables du parti l’ont appelé à renoncer à briguer un second mandat.

« BMême si mon intention était de me présenter à nouveau, je crois qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je démissionne et que je me concentre uniquement sur mon mandat de président jusqu’à la fin de ce mandat. mon mandat »» écrivait Joe Biden aux Américains, quatre mois avant l’élection. Dans la foulée, il a annoncé sur le réseau social X vouloir être remplacé par sa vice-présidente, Kamala Harris.

Dans un pays où la campagne présidentielle commence souvent deux ans avant le scrutin, les démocrates ont peu de temps pour se remettre sur les rails. Il ne reste qu’un mois avant la convention nationale, où ils doivent officiellement désigner leur candidat à la Maison Blanche. Kamala Harris est plus jeune que Joe Biden, déjà expérimentée dans les plus hautes fonctions de l’Etat… En moins de 24 heures, les plus hauts responsables démocrates lui apportent leur soutien, faisant du numéro 2 de Joe Biden le favori pour lui succéder.

5 A l’été, la campagne s’accélère avec les conventions républicaine et démocrate

Comme le veut la tradition, l’été 2024 est marqué par les conventions républicaine et démocrate, au cours desquelles les candidats de chaque parti sont officiellement investis. Du 15 au 19 juillet, les conservateurs se réunissent à Milwaukee, dans le Wisconsin, pour confirmer ce que l’on sait depuis plusieurs mois : comme en 2016 et 2020, Donald Trump les représentera à l’élection présidentielle.

Sans enjeux politiques, la convention est avant tout l’occasion pour l’ensemble du parti d’afficher son allégeance au milliardaire. La seule véritable annonce de la convention concerne le nom de son colistier. JD Vance, ancien adversaire de Donald Trump à la primaire, sera candidat à la vice-présidence.

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Donald Trump et JD Vance à la Convention nationale républicaine à Milwaukee, Wisconsin, le 16 juillet 2024. (JIM WATSON / AFP)

Donald Trump et JD Vance à la Convention nationale républicaine à Milwaukee, Wisconsin, le 16 juillet 2024. (JIM WATSON/AFP)

Du 19 au 22 août, c’est au tour des démocrates de choisir celui qui remplacera Joe Biden sur la liste présidentielle. Là encore, pas de surprise : depuis plusieurs semaines, le seul nom qui circule est celui de Kamala Harris. « Elle est forte, elle est expérimentée et intègre. Je vous promets que je serai la plus grande militante de sa campagne. »a déclaré Joe Biden, en passant le flambeau avec émotion, devant 50 000 sympathisants rassemblés à Chicago (Illinois).

« Je serai un président qui nous rassemble autour de nos plus hautes aspirations. Un président qui dirige et écoute”promet Kamala Harris. La démocrate avait déjà annoncé, deux semaines plus tôt, qu’elle avait choisi comme colistier Tim Walz, gouverneur du Minnesota, connu pour son engagement en faveur du droit à l’avortement et de la lutte contre le réchauffement climatique.

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Kamala Harris et Tim Walz lors de la convention nationale du Parti démocrate, à Chicago (Illinois, États-Unis), le 22 août 2024. (MANDEL NGAN / AFP)

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Kamala Harris et Tim Walz lors de la convention nationale du Parti démocrate, à Chicago (Illinois, États-Unis), le 22 août 2024. (MANDEL NGAN / AFP)

Kamala Harris et Tim Walz lors de la convention nationale du Parti démocrate à Chicago (Illinois, États-Unis), le 22 août 2024. (MANDEL NGAN/AFP)

6 Le 10 septembre, Kamala Harris et Donald Trump débattent sur CNN

Kamala Harris et Donald Trump s’affrontent pour la première fois, et la dernière, sur le plateau de CNN, mardi 10 septembre. Pendant une heure et demie, les deux candidats débattent de leurs projets respectifs pour l’Amérique. Mais surtout, l’échange est l’occasion pour chacun de multiplier les attaques contre son adversaire. “Vous allez entendre beaucoup de mensonges aujourd’hui.” déclare le vice-président démocrate, qui accuse le milliardaire de vouloir signer une interdiction de l’avortement au niveau national » et essaie de « diviser le peuple américain ».

En face, Donald Trump reprend son discours anti-immigration, allant jusqu’à proférer de fausses informations en direct à la télévision. Ils mangent les animaux de compagnie des gens.» dit l’ancien président à propos de la communauté haïtienne de Springfield, Ohio. Le républicain accuse également les démocrates d’être responsables de l’attentat qui l’a visé en juillet : « Ils ont dit que j’étais une menace pour la démocratie. (…) À cause de ce qu’ils ont dit sur moi, j’ai failli être assassiné.

Quelques jours plus tard, mis au défi par Kamala Harris de débattre à nouveau avec elle, Donald Trump refuse. “Il est trop tard pour organiser un nouveau débat, le vote a déjà commencé”, a-t-il déclaré samedi 21 septembre, en référence au vote anticipé qui a débuté dans plusieurs Etats. Le prochain face-à-face entre le vice-président démocrate et l’ancien président républicain aura lieu lors des urnes.

 
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